Mis devant le fait accompli par la mise en liquidation judiciaire de Better Place, Renault réclame 65 millions d'euros.
Pas content, Renault. Pas du tout content par le procédé. Le constructeur français a en effet appris dimanche, par la presse, la demande de mise en liquidation judiciaire de Better Place au tribunal de Lod, près de Tel-Aviv (Israël). Et Gilles Normand, directeur des opérations pour la région Asie-Pacifique de Renault, est déjà dans l'avion ce mardi matin pour Tel-Aviv, afin d'essayer de débrouiller l'écheveau et de faire valoir les revendications de l'entreprise.
65 millions d'euros de créances
Il est vrai que ça fait un peu désordre. Dans la foulée, le constructeur réclame 65 millions d'euros en tant que créancier garanti et étudie les autres dettes, notamment celle concernant les stocks de batteries pour la Fluence ZE qu'il fabriquait pour Better Place.
Renault demande à ses avocats, Dan Gross et Amnon Dardik, de déposer une requête auprès du tribunal pour être reconnu comme partie prenante à la liquidation. Quant à sa demande d'avoir accès aux documents internes de Better Place, elle est restée sans résultat malgré la promesse de la "start-up" israélienne.
Renault aux côtés de ses clients
Nul doute que les séances de "concialiation" vont être houleuses. Même si, dans un premier temps, Renault a tenté de minimiser l'affaire (lire notre article). D'autant plus que les nombreux acquéreurs israéliens de la Fluence ZE Quick Drop montent eux aussi au créneau en déclarant que ce sont eux qui ont investi dans Better Place en achetant cette voiture et que, par conséquent, ils ont également des droits. Dans un communiqué, ils déclarent :"Les principales victimes de l'effondrement de Better Place sont les acheteurs qui sont entièrement dépendants de l'entreprise pour le fonctionnement de leur véhicule. À ce titre, ils vont se retrouver dans une situation désespérée avec le début de la liquidation. Compte tenu du caractère unique du système Better Place, ils demandent au gouvernement de mettre en place un financement pour maintenir le fonctionnement de la société d'exploitation." Pour une fois, un constructeur automobile va se retrouver du même côté de la barre que ses clients. À suivre...
Source Lepoint