lundi 27 juin 2016

Facebook et Youtube commencent le blocage automatique des vidéos extrémistes





Deux géants de l'internet, le réseau social Facebook et le site d'hébergement de vidéos Youtube, ont commencé discrètement à utiliser un système de blocage automatique de vidéos à contenu extrémiste, rapporte samedi l'agence de presse Reuters...







L'initiative est un important pas en avant pour les entreprises Internet qui veulent éradiquer la propagande violente de leurs sites et qui sont sous pression de plusieurs gouvernements dans le monde, alors que les attaques perpétrés par des extrémistes se multiplient, de la Syrie à la Belgique en passant par les États-Unis.
La technologie utilisée pour bloquer les vidéos de Daech et des autres organisations extrémistes, a été développée initialement pour identifier et supprimer les contenus violant les droits d'auteurs, indique Reuters.
Le système bloque les tentatives de télécharger une nouvelle fois des contenus reconnus auparavant comme intolérables, en découvrant des vidéos similaires grâce à leurs "empreintes digitales".
La vidéo est alors automatiquement analysée et bloquée s'il est reconnu.
Facebook et Youtube n'ont pas précisé quelle méthode ils utilisent pour effectuer la première sélection initiale, ni temps passé par les employés à effectuer la sélection manuelle.
Depuis plusieurs mois, les géants de l'internet sont soumis à de fortes pressions de la part d'autorités de plusieurs pays, pour lutter contre la diffusion de contenus "dangereux".
Fin mai, Facebook, Twitter, YouTube et Microsoft ont signé un code de bonne conduite les engageant à lutter contre les propos haineux distillés en ligne en Europe.
Les entreprises se sont engagés à "avoir des procédures claires et efficaces pour examiner" les signalements de "discours de haine illégaux" sur leurs supports, selon le texte publié par l'exécutif européen.
La "majorité des signalements valides" demandant la suppression de tels contenus devront être examinés "en moins de 24 heures" et supprimés si nécessaire, est-il notamment prévu dans ce code.
"Les récentes attaques terroristes nous ont rappelé le besoin urgent de nous préoccuper des discours de haine illégaux sur internet", a estimé la commissaire chargée de la Justice, Vera Jourova, citée dans un communiqué.
"Les médias sociaux sont malheureusement l'un des outils que les groupes terroristes utilisent pour radicaliser des jeunes gens et que les racistes utilisent pour répandre la violence et la haine", a-t-elle souligné.
Twitter "reste engagé à laisser les tweets circuler", mais il y a "une claire distinction entre la liberté d'expression et une conduite qui incite à la violence et à la haine", a estimé Karen White, responsable des politiques européennes du réseau social, citée dans le communiqué de la Commission.
"Nous exhortons les utilisateurs à utiliser nos outils de +reporting+ (signalement) s'ils trouvent du contenu dont ils pensent qu'il viole nos standards, afin que nous puissions enquêter", a encouragé de son côté Monika Bickert, responsable de "la gestion des politiques globales" pour Facebook.
Début mai, le Congrès juif mondial a accusé la version allemande de YouTube de ne pas agir "sérieusement" pour éliminer les milliers de vidéos néonazies postées sur la plateforme et longtemps accessibles en dépit de leur contenu antisémite.


Source I24News