mercredi 29 juin 2016

« Le gouvernement respecte le boycott des produits israéliens », affirme le ministre Abbou





Le gouvernement marocain s’accroche à récuser toute normalisation commerciale avec Israël. Par la voie de son ministre délégué au Commerce de l’extérieur, l’exécutif attribue l’entrée de produits israéliens au sein du royaume à la « contrebande ». Une version qui n’a pas convaincue l’opposition...
 




« Le gouvernement n’a accordé aucune autorisation à l’importation de dattes israéliennes », a martelé le ministre délégué au Commerce extérieur à la Chambre des représentants. Mohamed Abbou a nié en bloc toutes les informations faisant état d’échanges commerciaux entre Rabat et Tel-Aviv.
« Des documents officiels émanant de l’Office des changes et de la Direction de la douane, l’attestent », a précisé le RNIste devant les députés.
Le ministre a attribué la présence massive de produits israéliens sur le marché marocain à la « contrebande » et à « la falsification de l’origine ». Et de rappeler que « le gouvernement est tenu de respecter les décisions de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique sur le boycott de l’entité israélienne », a-t-il ajouté.


L’opposition n’est pas convaincue


La position exprimée par Abbou est fidèle à la ligne de défense adoptée par ses prédécesseurs à chaque fois qu’ils ont été confrontés aux questions sur la normalisation commerciale avec Tel-Aviv. Mais les explications du ministre n’ont pas réussi à convaincre l’opposition. « Tout de même, des échanges de 50 millions de dollars ne sont pas le résultat de la contrebande », s’est interrogé un député de l’USFP dans son commentaire.
Le parlementaire a également rappelé que le gouvernement s’est opposé, lors de l’examen du projet de la loi de finances 2015, à une proposition du parti de la Rose pénalisant toute normalisation commerciale avec Israël, arguant que le PLF n’est pas le cadre idoine pour discuter de cette question. Et de proposer de soumettre l’amendement avorté au sein du Code du commerce. « Deux ans plus tard, vous n’avez rien entrepris pour freiner les échanges avec l’entité sioniste », a ainsi dénoncé le député.
Le Centre israélien des statistiques publie régulièrement le volume des échanges entre Rabat et Tel-Aviv. Cette semaine des associations marocaines affirment que les navires marchands de la société maritime ZIM, une filiale du groupe Israël Corporation, un holding public, effectuent 9 rotations mensuelles entre les ports de Casablanca et Jaffa.
La semaine dernière le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi a indiqué lors d’un point de presse que l’entrée de produits israéliennes au Maroc emprunte des « voies détournées ».


Source Yabiladi