Dans son commentaire "haemek davar" le Natsiv de Volojine décrit la structure et l’enjeu du livre des Nombres. Ce livre est appelé dans la Michna (traité Yoma chapitre 7, traité Sota) le "livre des recensements", "des dénombrements". Nos sages l’ont appelé ainsi à cause des deux recensements qui s’y trouvent ; ces événements étant plus importants à leurs yeux que les autres faits rapportés comme par exemple : la faute des explorateurs ou la bénédiction de Bila’am ou d’autres encore....
L’essentiel de ce livre, concerne le changement dans la façon de conduire le peuple de Dieu durant sa traversée du désert jusqu’ à son arrivée en Terre d’Israël.
Durant leur traversée du désert, Les enfants d’Israël étaient conduits selon la vertu de "l’harmonie", (l’ensemble cohérent de valeurs de la Torah), qui allait à la droite de Moïse et qui était toute entière au dessus des lois naturelles.
Passage du miraculeux au naturel
Mais lorsqu’ils arrivèrent en terre d’Israël, ils allaient selon les lois de la nature, la royauté divine étant cachée dans le monde.
Ce passage du surnaturel au naturel commence dès la quarantième année comme nous l’enseignerons dans la parasha de Houkat.
Ainsi, les guerres menées contre les cananéens et Sihone sont des guerres naturelles et non miraculeuses.
Même le bâton miraculeux de Moïse ; n’était plus en permanence dans sa main mais seulement en cas de besoin comme nous l’éclairerons plus loin.
A sujet nos sages ont enseigné dans le midrach berechit Raba au chapitre trois sur le verset :
"et Il établit une distinction entre la lumière et les ténèbres" (Genèse 1:4) qu’il s’agit du livre des Nombre. Car Dieu y distingue entre ceux qui sortent d’Egypte et ceux qui entrent en terre d’Israël.
Pour ceux qui sortirent d’Egypte et durant leurs pérégrinations, la lumière de la présence divine était apparente et visible aux yeux de tous. Ils voyaient la gloire divine et saisissaient le but de la création.
Ce ne fut pas le cas pour ceux qui entrèrent en terre d’Israël, qui dans leur cheminement ne percevaient pas tous la protection divine, celle-ci étant cachée derrière les lois naturelles.
Seuls de bons observateurs étaient capables de ressentir cette présence, comme celui qui marche dans la nuit. Même si dans quelques chapitres du livre, la présence divine était visible de tous comme la lumière d’un éclair durant la nuit.
Source : Introduction au livre des Nombre du Natsiv de Volojine, Traduction : M. Touboul
Source Masorti