jeudi 20 novembre 2014

Analyse : Comment prévenir la prochaine attaque terroriste ?


Le massacre de la synagogue de Jérusalem a été méticuleusement planifié en amont. Les terroristes ont délibérément choisi une cible purement religieuse. Le moment choisi n'est pas non plus anodin puisque l'acte meurtrier a eu lieu durant la prière du matin, lorsque la synagogue est remplie. Et rien n'avait été laissé au hasard, surtout pas le choix des armes: ils auraient pu tuer avec les pistolets dont ils disposaient mais ils ont aussi apporté des couteaux de boucher, afin d'ajouter une dimension rituelle islamique à l'attaque, et probablement dans le but d'imiter les meurtres de l'État islamique en Syrie et en Irak...


Le point essentiel est que l'attaque a été dictée par des motifs religieux islamiques et constitue le résultat de l'incitation sur deux plans - l'incitation régionale inspirée par les vidéos de l'EI et ses organisations affiliées ; et l'incitation palestinienne et arabe qui affirme que les Israéliens nuisent au mont du Temple et souhaitent prendre le contrôle de l'ensemble du site.
L'incitation palestinienne résulte des discours de Mahmoud Abbas, du roi Abdallah de Jordanie et du cheikh Raed Salah, le chef de la branche nord du Mouvement islamique en Israël.
Le Hamas, aussi, joue un rôle important dans cette incitation. L'organisation est actuellement dans une situation désespérée en raison des forces de sécurité égyptiennes qui dictent les conditions de la réhabilitation de Gaza depuis l'Opération Bordure protectrice. Le Hamas ne peut pas se permettre d'ouvrir le feu à Gaza en ce moment et incite donc à commettre des attentats terroristes à Jérusalem.
L'éventuelle implication directe du Hamas dans l'attaque de la synagogue - sa préparation et le calendrier choisi - est une option qui doit être soigneusement étudiée.
Le Hamas revendique que l'attentat est une vengeance à l'"assassinat" du chauffeur de bus palestinien à Jérusalem. L'autopsie - à laquelle a participé un médecin palestinien - a prouvé qu'il s'agissait d'un suicide mais les médias de l'Autorité palestinienne et les sites de réseaux sociaux palestiniens ont continué à clâmer que l'homme a été assassiné par les Juifs ; Abbas n'a pas pris la peine de corriger l'information.
Le massacre, donc, a été religieusement perpétré par des éléments islamiques et palestiniens, mais il pourrait ne pas avoir été préparé à l'avance, car aucun groupe terroriste spécifique n'est directement impliqué. Les attaques terroristes de ce genre sont très difficiles à prévenir et il est difficile de les dissuader car les auteurs savaient - et c'est de cette façon que l'attaque été planifiée - qu'ils n'en sortiraient pas vivants.
Il est ardu de dissuader une personne qui a décidé de devenir un martyr. L'establishment sécuritaire doit donc s'évertuer à prévenir et contenir ces attaques avec tous les moyens à sa disposition. La plupart des mesures sont déjà en place; mais au moment où un calme relatif semble s'être installé, ces mesures semblent être moins rigoureusement appliquées. Même lorsque le Mont du Temple semble stable, nous ne pouvons pas perdre de vue le fait que le soulèvement populaire, l'Intifada, est toujours là, sous-jacente, attendant juste un prétexte pour commettre un autre massacre .

Les mesures qui devraient être adoptées:
• Le déploiement à grande échelle de patrouilles de police et de contrôle tout au long de Jérusalem et des quartiers arabes enclins à la violence (Jabel Mukaber, Silwan, Isawiya et autres)
• La mobilisation des forces de police, de la police des frontières et des soldats de Tsahal, qui effectueront des rondes et encreront ainsi leur présence. Ces forces doivent être équipées non seulement de moyens anti-émeute, mais aussi respecter des instructions précises visant à empêcher l'utilisation de balles réelles et des décès inutiles; chaque cadavre en amenant un autre dans son sillage.
• La détention préventive de perturbateurs: les services de sécurité du Shin Bet sont familiers avec eux et les imams qui déchaînent les passions.
Au-delà des mesures offensives, les mesures de défense sont encore plus importantes - et en premier lieu le déploiement de gardes de sécurité dans les établissements publics. La vigilance du public est aussi importante: les alertes signalées aux forces de sécurité facilement disponibles ont été très efficaces lors des deux premières Intifadas. Un autre point important pour éviter que les événements à Jérusalem se répandent ailleurs au sein de la Ligne verte, est d'empêcher les représailles des Juifs.

Des barrières concrètes

La démolition des maisons des terroristes est pensée pour avoir un effet dissuasif. La question reste en débat. Mais une chose est sûre, les démolitions actuelles ne serviront qu'à stimuler les passions - et il serait préférable de ne pas avoir recours à ces actions au moins pour l'instant.
L'option peut être envisagée à une date ultérieure, en tenant compte bien sûr du fait qu'Israël ne démolisse pas les maisons des terroristes juifs. Ainsi, la dissuasion devient une forme de punition injuste et inégale pour les familles des terroristes qui incitent la rue au lieu de prévenir les attaques terroristes.
Le défi principal est de changer la mentalité.
La nature de l'Intifada à laquelle nous assistons actuellement est peut être différente des soulèvements populaires précédents, mais elle est bien là et nous devons adapter nos mesures à ces nouvelles caractéristiques - la difficulté de contrecarrer les attaques à l'avance, et décourager les attaques aux motifs religieux ainsi que l'incitation.
Les mesures prises pour mettre un terme à l'actuelle vague de terrorisme doivent combiner des opérations offensives, un appel en amont à cesser l'incitation palestinienne et arabe, et l'action vigoureuse défensive qui comprend également des barrières concrètes.
Source I24News