Le ministre de l’Intérieur Gilad Erdan a révoqué dimanche le statut de résident permanent d’un homme de Jérusalem-Est qui conduisait un terroriste suicide à sa destination en 2001 pour perpétrer un attentat meurtrier. Dans le même temps, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé qu’il allait promouvoir un projet de loi visant à agir de même avec habitants de Jérusalem-Est qui incitent à la haine contre Israël...
L’initiative d’Erdan intervient le lendemain de ses déclarations selon lesquelles il examinerait la possibilité de révoquer les permis de résidence des résidents arabes de Jérusalem-Est qui soutiennent le terrorisme.
Samedi, le Premier ministre Benjamin Netanyahu, devait promouvoir un projet de loi visant à révoquer les permis de résidence et les avantages sociaux des Arabes de Jérusalem engagés dans le terrorisme ou d’autres crimes de motivation nationaliste, tels que l’incitation à la violence contre l’Etat.
Mohammed Nadi a purgé 10 années en prison pour avoir transporté un terroriste suicide à la discothèque Dolphinarium de Tel Aviv le 1er juin 2001, où il a perpétré un attentat dans lequel 21 adolescents ont été tués et 132 personnes blessées.
Il a été reconnu coupable d’assistance à homicide, assistance à entraîner des lésions corporelles graves, et assistance à faire entrer un Palestinien illégalement. Dimanche, Erdan révoqué la résidence de Nadi, ce qui le prive ainsi de prestations sociales, d’assurance maladie, et de sa carte d’identité israélienne.
« Dans ces circonstances, étant donné la gravité de vos actions et d’une violation flagrante de toute confiance comme résident de l’Etat d’Israël, j’ai décidé d’exercer mon autorité et d’annuler votre statut de résident permanent en Israël, » a écrit Erdan dans une lettre à Nadi.
S’exprimant lors d’une réunion du cabinet dimanche matin, Netanyahu a déclaré qu’il avait chargé le secrétaire du cabinet, Avi Mandelblit, et le ministre de l’Intérieur de rédiger un projet de loi pour « annuler les droits de résidents qui participent au terrorisme ou à l’incitation contre Israël ».
Le Premier ministre a déclaré que l’ « importante » législation « fera payer un prix aux terroristes et aux incitateurs, aux lanceurs de pierres et à ceux qui jettent des bombes incendiaires, et complètera les démolitions de maisons dans l’effort de dissuasion des terroristes et les incitateurs ».
Le ministre de l’Intérieur a ajouté que récemment « une vague de terreur et d’incitation » a balayé Israël, avec l’assistance de résidents israéliens qui « perpètrent des attentats, y participent, les justifient, et même incitent d’autres personnes à commettre des crimes et des assassinats ».
« Ces gens ne peuvent continuer à bénéficier du statut de résident permanent israélien, et j’utiliserai tout mon pouvoir pour annuler leur statut de résident et les empêcher de recevoir tous les avantages qu’offre ce statut. »
Samedi, Erdan affirme avoir demandé à son personnel de le « conseiller sur la façon dont [son] autorité peut être élargie… pour annuler la résidence permanente et les droits sociaux attenants des Arabes de Jérusalem qui défendent le terrorisme et incitent à la violence. »
L’initiative a été rapidement été soutenue par le ministre de la Sécurité publique Yitzhak Aharonovitch, qui a affirmé qu’Israël devrait utiliser la menace de déportation et de révocation des permis de séjour et des droits sociaux comme moyen de dissuasion.
Peu de temps après, le Premier ministre a déclaré qu’il était « hors de question » que les terroristes bénéficient de prestations sociales, et qu’il émettrait un projet de loi permettant la révocation du statut de résident des individus impliqués dans des activités nationalistes et une incitation à la violence.
Si elle est réalisable en théorie, la modification ou l’introduction d’une telle loi est qualifiée par les experts comme un problème éthique et une menace à la liberté d’expression.
En 2011, la Knesset a adopté une loi proposée par le député David Rotem (Yisrael Beitenou) permettant à la Cour suprême de révoquer la citoyenneté des Israéliens reconnus coupables de terrorisme ou d’espionnage.
Toutefois, cette loi ne s’applique pas aux personnes qui ne font que s’exprimer contre l’État.
Israël a annexé la Jérusalem-Est sous contrôle jordanien et la Vieille Ville après la guerre des Six-Jours de 1967 et offert le statut de résident permanent aux habitants de la région.
Les résidents de Jérusalem-Est détiennent des papiers israéliens qui leur permettent de circuler librement dans la ville et de profiter des avantages sociaux accordés aux citoyens israéliens.
Source Times of Israel