D’après le journal libanais Al Nahar, le Hezbollah, qui veut « changer les priorités nationales », est en train de recruter des membres des minorités druze et chrétienne, ainsi que des sunnites anti-djihadistes dans le nord du Pays du Cèdre et aussi dans la Békaa. Des recrues auxquelles il offre entre 1 500 et 2 500 dollars de salaire mensuel - un revenu énorme pour le Liban et qui est directement financé par l’Iran ! ...
Signe évident que la situation risque d’empirer dans ce pays : un leader de Al-Nostra, la milice djihadiste affiliée à Al-Qaïda, a menacé de multiplier les attaques contre le Hezbollah au Liban même : « La vraie guerre n’a pas encore commencé au Liban, a ainsi déclaré Abou Mohammed Al-Golani, car ce qui se prépare va forcer Nasrallah à se mordre les doigts pour tout ce qu’il a fait aux Sunnites ! »
Réponse immédiate et cinglante de Nabil Kaouk l’un des adjoints de Nasrallah dans l’influent quotidien de Beyrouth, Daily Star : « Nous n’ouvrirons jamais un dialogue politique avec l’État islamique. Nous renforcerons nos positions en Syrie face à cette milice sunnite radicale… Tout délai dans la nécessité de redéfinir les priorités nationales ne pourra que mettre en danger la vie des soldats et pousser ces Musulmans ’infidèles’ à commettre plus d’attaques et de provocations ! »,
a-t-il dit.
Des propos tenus alors que le Hezbollah est encore en train de renforcer son déploiement militaire dans plusieurs régions-clés du territoire libanais en prévision de nouvelles attaques-suicides des miliciens sunnites de l’EI et d’autres incidents armés comme ceux qui ont secoué ces derniers mois certains quartiers de Beyrouth, et de Tripoli : « Le Liban est devenu la cible d’une vague planifiée d’attentats-suicides de la part des groupes sunnites extrémistes, devait confirmer dans la presse une source des Renseignements libanais. Jusque-là, seule une efficace coordination sécuritaire établie entre différents ‘services’ - incluant l’armée et le Hezbollah - a empêché le Liban de voir se succéder ce type d’attentats ! »
Une « coordination » épaulée au Liban par l’armée syrienne et l’Arabie Saoudite, deux forces très hostiles à l’EI et aux réseaux Al-Qaïda qui, bien que constituant sur le terrain des groupes sunnites rivaux, entendent lutter ensemble contre l’influence chiite et iranienne en Syrie comme au Liban.
Qualifiant quant à lui l’EI de « monstre proliférant susceptible de menacer la Jordanie, l’Arabie Saoudite, le Koweït et d’autres pays du Golf », Nasrallah devait fustiger l’intention de l’EI de faire déborder la guerre civile syrienne sur le Liban :
« C’est ici que nous vivons et habitons et donc si les infidèles de l’EI, qui ne connaissent aucune frontière, s’avisaient de nous attaquer chez nous, c’est ici que notre résistance les battra, dussions-nous pour cela devenir des martyrs ! (...) D’ailleurs, notre présence en Syrie a toujours eu pour but de défendre le Liban sa résistance et tous les Libanais ».
Source Hamodia