Le gouvernement de Benjamin Netanyahou a approuvé dimanche un projet de loi qui renforce le caractère juif de l'État d'Israël. Ses adversaires craignent que ce texte affaiblisse les fondements démocratiques du pays et les droits de sa minorité arabe. Le gouvernement israélien a voté, dimanche 23 novembre, en faveur d'un projet de loi controversé visant à renforcer le caractère juif de l'État d'Israël au détriment, selon ses détracteurs, de son caractère démocratique...
Quatorze ministres sur les 22 que compte le gouvernement israélien ont voté en faveur de ce texte, à l'issue d'un débat qui s'est déroulé dans une atmosphère houleuse selon les commentateurs. Les ministres de la droite et de l'extrême droite faisant face à leurs collègues du centre.
La Knesset doit désormais se prononcer en plusieurs lectures, dont la première mercredi, sur ce projet de loi qui ne définit plus Israël comme un État "juif et démocratique", mais comme " l'État national du peuple juif ".
Pour Denis Charbit, professeur de science politique à l'Université ouverte d'Israël, ce texte est un gage donné par le Premier ministre Benjamin Netanyahou aux éléments les plus à droite de sa coalition.
Le procureur général Yehouda Weinstein, conseiller juridique du gouvernement, a critiqué le projet estimant qu'il affaiblissait le caractère démocratique d'Israël, et la ministre de la Justice Tzipi Livni avait réussi, la semaine dernière, à faire repousser le scrutin. Elle a voté contre le projet dimanche, comme cinq autres ministres.
"Il y a ceux qui veulent que la démocratie l'emporte sur le caractère juif et il y a ceux qui veulent que le caractère juif l'emporte sur la démocratie. Dans les principes de la loi que je présente aujourd'hui ces deux principes sont égaux", a répondu Benjamin Netanyahou contre les critiques, lors de l'ouverture de la réunion de son gouvernement.
Si ce texte est tant controversé, selon Gallagher Fenwick, correspondant à Jérusalem pour France 24, c’est aussi parce que "définir Israël comme l’État-nation juif, cela exclut automatiquement une grande portion de la population qui habite en Israël, à savoir les Arabes Israéliens, dont la minorité druze qui fait son service militaire et qui participe dans les forces de sécurité et de police".
Les députés de la minorité arabe israélienne ont effectivement qualifié le projet de loi de raciste, notant que l'une des moutures du texte faisait de l'hébreu la seule langue officielle d'Israël, réduisant l'arabe à un "statut particulier".
Le vote intervient dans un contexte de montée des tensions à Jérusalem-Est, où les affrontements entre palestiniens et forces de l'ordre israéliennes, ainsi que des attentats meurtriers, font craindre un embrasement généralisé.
Avec AFP