Près de 2.000 Arabes israéliens ont participé vendredi soir dans le nord d'Israël à des festivités sous le signe "Gaza a gagné". Des drapeaux palestiniens pavoisaient les lieux et dans l'assistance on notait la présence de la députée Hanin Zoabi du parti nationaliste arabe Balad (Ligue démocratique nationale). Parmi les slogans scandés par les participants: "Nous soutenons les demandes de Gaza" et "la victoire de Gaza est l'équivalent de notre liberté"...
La très controversée députée Hanin Zoabi a pris la parole sous les applaudissements et les slogans de solidarité avec les Palestiniens. "L'opposition palestinienne et toute la nation de Gaza ont vaincu les objectifs militaires et politiques qu'Israël s'était fixé", a affirmé Zoabi.
"La lutte de notre peuple a contrecarré tous les objectifs, voilà le résultat de cette guerre, voilà la leçon et il faut que les Israéliens le comprennent: il n'y a aucune puissance militaire à même de vaincre un peuple qui veut vivre", a ajouté la député israélienne.
La manifestation était organisée par le Haut Comité de Suivi pour les citoyens arabes d'Israël. Aux côtés de Hanin Zoabi, on pouvait noter la présence d'autres députés ainsi que des responsables des deux principaux mouvements islamistes d'Israël.
Le rassemblement a débuté par une minute de silence à la mémoire des Palestiniens tués au cours de l'opération "Bordure protectrice". "Nous voulons vivre et Israël assiège 2 millions de personnes", a martelé Hanin Zoabi.
"Ils (les Israéliens, ndlr) pensaient qu'ils pourraient briser la volonté de vivre par le biais de la force militaire, mais ils ont échoué. Une solution politique basée sur les droits et la liberté est nécessaire qui pourra rompre le siège des occupants", a encore ajouté la passionaria arabe israélienne.
Evoquant les critiques dont elle fait l'objet en Israël et les recommandations de la police en vue de poursuites judiciaires pour incitation à la haine, Hanin a déclaré: "Ils enquêtent sur mon compte car je défends mes droits. Si le seul moyen de leur faire cesser ce harcèlement consiste à me taire et à me soumettre, il n'y a aucune chance que ce soit le cas".
"Le problème, c'est le racisme et le fascisme et non pas les individus ou la nation de l'opposition. Je perdrais mon âme si j'acceptais un régime fasciste", a encore dit Zoabi.
"Je rejette l'équation selon laquelle si vous renoncez à vos droits et à votre identité, alors peut-être qu'ils vous accepteront. C'est Israël qui doit changer. Au sein de mon peuple, plus de 2.000 martyrs ont été tués, il y a un demi-million de réfugiés à Gaza qui payent le prix de leur combat. Finalement, ceux qui doivent repenser la situation, ce sont les occupants et non pas les occupés", a conclu la députée arabe israélienne.
La commission d’Ethique de la Knesset, requise par Youli Edelstein, le président du Parlement israélien en personne, a suspendu le 28 juillet pour une période de 6 mois la députée Hanin Zoabi de toute participation aux commissions parlementaires et aux séances plénières de la Knesset. Zoabi a été sanctionnée pour ses commentaires sur le meurtre des 3 adolescents juifs et l'opération "Bordure protectrice".
Par ailleurs, Zoabi est également sous le coup de poursuites judiciaires pour incitation à la haine et outrages aux forces de l'ordre et à des fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions.
Zoabi faisait partie des activistes anti israéliens de la flottille turque pour Gaza en mai 2010 et se trouvait sur le Mavi Marmara lorsque celui-ci a été abordé par les commandos de marine israéliens. Elle s'est également rendue au Qatar au cours du mois d'août en pleine guerre de Gaza en compagnie de plusieurs autres députés arabes israéliens afin de rencontrer, entre autre, l’ancien député Azmi Bishara, qui a fui Israël en 2007 après avoir été accusé de fournir des renseignements au Hezbollah pendant la seconde guerre du Liban.
Source I24News