Les conquérants passent et trépassent : seules les pierres restent. La forteresse de Nimrod, tout en haut du Golan, ne fait pas exception. Un voyage dans le passé au nord d’Israël. Le décor naturel est grandiose : à l’ouest, l’horizon laisse entrevoir toute la Haute Galilée jusqu’à la mer tandis qu’à l’est ondule le massif du Hermon, qui culmine à 2 814 m...
Selon la légende, c’est en ce lieu que Nimrod, arrière-petit-fils de Noé et roi de Chinear, fut puni par le ciel. D’autres avancent qu’il fixa son dévolu sur ce site, qui – proche des eaux de Banias – surplombe (depuis ses 815 m d’altitude) la vallée du haut Jourdain et se situe à mi-chemin de Damas. Quoi qu’il en soit, ce dont on est sûr, c’est que la forteresse a été construite au début du 13e siècle par l’un des neveux de Saladin pour contrer l’arrivée de la 6e croisade.
Passages secrets
Mais dès que la ville d’Akko (St Jean d’Acre) passera aux mains des Musulmans, la forteresse perdra toute importance stratégique, et tombera en ruine après l’invasion de la Terre sainte par les Mongols. Lors de la conquête ottomane, en 1517, les Turcs utiliseront la forteresse comme prison, mais elle sera rapidement abandonnée. Au 16e siècle, elle sert de lieu de repos aux bergers et à leurs troupeaux. Au 18e siècle, un tremblement de terre endommage le site. En 1860, suite à la guerre qui opposa les Chrétiens et Druzes du Liban, une importante communauté druze s’installe dans les villages proches de la forteresse, situés à quelques kilomètres de la frontière syrienne. Exemple de la surprenante tolérance israélienne : leurs descendants, qui ont la nationalité israélienne, affichent régulièrement leur fidélité… au président syrien Assad, en défilant – pacifiquement – drapeaux syriens en tête dans leurs villages. La visite de la forteresse, qui recèle plusieurs passages secrets permettant de sortir discrètement, réjouira les plus jeunes (deux heures de marche facile, fin des visites à 16h). On y accède aisément, après 20 minutes de voiture, en prenant la route 989 au départ de Kiryat Chemona.
Source Hamodia