Selon un sondage réalisé par l'Institut ICM pour l’agence de presse russe Rossiya Segodnya dans le but d’évaluer les perceptions des Européens sur l'Etat islamique (EI), responsable de la décapitation du journaliste américain James Foley, un Français sur six serait « favorable » à l’organisation djihadiste...
Ce sondage, repris par Newsweek, précise que 5 millions de musulmans vivent en France, largement issus de l’immigration nord-africaine. Pour la correspondante française de Newsweek, Anne-Elisabeth Moutet, ces résultats ne sont d'ailleurs « pas surprenants » : « C’est l’idéologie des jeunes Français musulmans issus de l’immigration, pour 40% d’entre eux sans emploi, qui ont été submergés par les chaînes satellites et la propagande sur Internet. » La journaliste fait le lien entre le soutien à l'EI et la montée de l’antisémitisme en France, ajoutant que « ce sont les mêmes personnes qui brûlent des synagogues. »
Le sondage a été réalisé entre le 11 et le 21 juillet 2014 pour lequel 3 007 personnes ont été interrogées : 1 000 en Grande-Bretagne, 1 006 en France et 1 001 en Allemagne. Seuls 2 % des Allemands soutiendraient l’Etat islamique, et 7% des Britanniques.
Les appels aux dons pour Gaza ont peu mobilisé en France
Selon le journal français La Croix, les plus grandes organisations de solidarité ont sollicité la générosité des Français pour venir en aide à la population de Gaza.
Ne souhaitant pas faire de leur engagement un parti pris dans le confit israélo-palestinien, ces associations ont donné de nombreuses garanties sur l’usage des fonds collectés. Mais la collecte n’emporte que peu de succès en cette période de grandes vacances, rapporte La Croix.
Alors que les conflits au Proche-Orient peuvent s’avérer ultrasensibles sur le sol français, les grandes associations n’ont pas hésité à solliciter la générosité du grand public en faveur de la population de Gaza.
Secours catholique, Secours Populaire, Secours islamique, Médecins du monde… tous ont diffusé depuis fin juillet des appels aux dons sur leurs réseaux, avec le souci d’être les plus précis possible sur leur projet et la promesse d’intervenir au seul titre humanitaire.
Pour Gaza, seuls 50 000 euros de dons privés ont été réunis par leSecours populaire, en plus des 100 000 euros de subventions publiques du ministère des affaires étrangères. Une maigre recette, même si l’on prend en compte le fait que la période estivale est peu propice aux élans de solidarité internationale.
« La situation à Gaza n’est pas claire pour beaucoup de nos donateurs, malgré la forte médiatisation. Ne comprenant pas qui fait quoi dans ce conflit, ils hésitent à s’engager. Surtout, ils ne veulent pas prendre le risque de servir la cause islamiste », explique Ismaïl Hassouneh, secrétaire national en charge de la solidarité internationale au journal catholique.
Pourtant, l’association assure avoir pris toutes les précautions possibles dans la formulation de son appel, afin d’éviter tout amalgame entre solidarité et politique. L’argent ira à « Palestinian Medical Relief Society », organisation partenaire depuis plus de 15 ans, afin de faciliter l’acheminement des personnes blessées vers les structures hospitalières et pour assurer les soins postopératoires.
Les fonds pourront également servir à l’accompagnement psychologique des familles déplacées. « Notre relais est une ONG bien identifiée, indépendante, et qui n’a rien à voir avec le djihadisme ou le Hamas », assure le responsable.
La collecte ne décolle pas beaucoup plus au Secours catholique. Il faudra sans doute attendre septembre pour en faire le bilan, mais à la mi-août, l’ensemble des dons privés ne dépassait pas 10 000 euros.
« Heureusement, nous avons la possibilité de puiser des moyens dans ce que nous appelons les « dons non affectés ». Nous avons la confiance des donateurs, qui nous laissent le choix d’intervenir là où l’urgence se fait le plus ressentir », explique à La Croix Marie-Carmen Carles, directrice du développement et des ressources.
Dès l’ouverture du conflit, l’association a ainsi débloqué 150 000 euros pour soutenir les programmes de ses partenaires locaux, Caritas Jerusalem et la Mission pontificale. Leur opération est prévue pour une durée de six mois. Il s’agit d’une part de fournir les hôpitaux en médicaments, en matériel médical mais aussi en fioul.
D’autre part de distribuer aux victimes de l’aide alimentaire et non alimentaire, des kits d’hygiène ou encore d’apporter un soutien psycho-social aux enfants.
Pour le Secours catholique, la faible mobilisation pour Gaza s’explique en partie par la multiplication des zones de conflits au Proche-Orient. L’association a d’ailleurs élargi son appel aux dons à l’ensemble de la région, en y ajoutant les actions en faveur des chrétiens d’Irak réfugiés au Kurdistan.
Mais il ne s’agit pas de délaisser les Palestiniens. « Nous intervenons auprès de toutes les victimes, sans aucune distinction de race ou de religion », tient à faire valoir Marie-Carmen Carles.
Association spécialisée, Médecins du monde a connu davantage de succès. Il y a trois semaines, l’organisation a sollicité 100 000 donateurs par e-mail. Pour l’heure, 60 000 euros ont été récoltés de la part de 760 donateurs, ce qui correspond à un don moyen de 79 euros.
Comparé à ce que génèrent les catastrophes naturelles, où la responsabilité des drames ne peut être imputée à l’homme, c’est peu, mais c’est un bon résultat pour une zone de conflit : les campagnes de même envergure rapportent ordinairement deux fois moins.
« Au moment où nous avons lancé notre appel, les images télévisées les plus révoltantes commençaient à tomber, avec des enfants victimes du conflit, explique Luc Évrard, responsable de la collecte à Médecins du monde. L’indignation a laissé place à l’empathie, puis à l’acte de don. »
L’association n’a pas particulièrement fait d’effort pour adapter son discours à la situation de Gaza. « La question n’était pas de savoir si les personnes blessées étaient innocentes ou pas, poursuit Luc Évrard. Il n’y avait plus d’accès aux soins et les sites médicaux étaient attaqués, ce qui à nos yeux comme pour l’ONU est inacceptable. »
Dès les premiers bombardements à Gaza, Médecins du monde avait puisé dans son fonds d’urgence (500 000 euros) pour acheminer les médicaments jusqu’aux centres de soins.
Source I24News