mercredi 27 août 2014

Israël : la moitié des ministres opposés à la trêve


L'accord de cessez-le-feu avec le Hamas et accepté par Israël a suscité la colère mardi de certains membres du gouvernement israélien, estimant que les clauses de la trêve permettront au Hamas de se réarmer rapidement et de renouveler ses attaques contre l'Etat hébreu. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou n'a pas demandé l'avis de son cabinet avant d'approuver le cessez-le-feu proposé par l'Egypte, craignant le rejet du texte par la majorité de ses ministres...


Netanyahou a rappelé qu'il avait déjà décidé de l'extension de trêves au cours de l'opération Bordure protectrice sans demander l'avis de son cabinet et en se contentant de l'approbation du ministre de la Défense Moshé Ya'alon. Le Premier ministre a donc estimé qu'il ne devait pas limiter sa décision en fonction de la volonté de son cabinet concernant l'accord pour un cessez-le-feu permanent avec le Hamas.
Netanyahou a notamment rejeté la demande du ministre du Commerce Naftali Benett (Foyer juif), qui avait exigé la tenue d'un vote au sein du cabinet avant d'accepter l'accord de cessez-le-feu.
Interrogé par les médias israéliens après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, le ministre du Renseignement Yuval Steinitz a affirmé que le Hamas se trouvait en position de faiblesse, à l'issue de 50 jours de combats. "Le Hamas termine cette guerre sans aéroport, sans port et sans argent pour ses fonctionnaires", a indiqué le ministre.
Parmi les ministres opposés à la décision de Benyamin Netanyahou, on retrouve notamment le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman (Israel Beiteinu), qui a déjà exprimé plusieurs fois de virulentes critiques quant aux décisions de Netanyahou au cours de la guerre, et le ministre des Communications Gilad Erdan, pourtant considéré comme un soutien proche du chef du gouvernement.
Des sources ayant requis l'anonymat au sein du parti de M. Lieberman ont indiqué au site Walla! qu'il suffisait "d'observer les précédents cessez-le-feu pour savoir comment celui-ci tournerait". Il est nécessaire de trouver une solution permanente pour les résidents du sud, pas un plan fait d'eux les otages d'une organisation terroriste", ont-elles ajouté.
L'opposition a également critiqué la décision de Benyamin Netanyahou. "Le cessez-le-feu et ses clauses prouvent que Netanyahou a lancé une guerre sans définir des objectifs clairs, qui a coûté la vie à des innocents, tant du côté israélien que du côté palestinien", a déclaré la députée et chef du parti d'extrême-gauche Meretz Zehava Gal-On. La députée a par ailleurs appelé Netanyahou à démissionner, estimant que le Premier ministre avait commis "toutes les erreurs possibles" au cours des derniers mois.
Une enquête réalisée par la chaîne israélienne Aroutz 2 a révélé que 38% des Israéliens étaient satisfaits de la conduite des opérations par Netanyahou, contre 55% la semaine dernière et 82% le 23 juillet, au début de l'opération Bordure protectrice.
Source I24News