jeudi 6 février 2014

Ces Grèves qui Empoisonnent la Vie Quotidienne des Israéliens


Hôpital Hadassah, ANPE, services publics: de nombreux secteurs sont paralysés par des mouvements sociaux. Les victimes: les chômeurs et les malades. Alors que le débat public en Israël se cristallise sur le processus de paix et les menaces de boycott de l’économie israélienne, les conflits sociaux se multiplient ; en ce début 2014, pas moins de 100.000 salariés sont en conflit avec leurs employeurs. La grève n’est déclarée qu’en dernier recours, notamment lorsque les salaires ne sont pas versés, comme à l’hôpital Hadassah de Jérusalem.



EMPLOI ET SANTÉ EN QUESTION
Mieux vaut ne pas être chômeur ou malade à Jérusalem. Ces jours-ci, la vie quotidienne des Israéliens est perturbée par deux conflits qui paralysent l’Agence pour l’Emploi et l’hôpital Hadassah. Depuis le mois de mai dernier, les employés du Service pour l’Emploi (l’ANPE locale) ont engagé un bras de fer avec le gouvernement : ils exigent l’arrêt de la privatisation rampante des services pour l’emploi et la revalorisation de leur fonction. Avant-hier, les syndicats ont entamé une grève générale et illimitée ; aujourd’hui, une exception a été faite pour permettre l’inscription des nouveaux chômeurs.
A l’hôpital Hadassah de Jérusalem, le conflit salarial s’envenime : en ce début janvier, les salariés n’ont reçu que la moitié de leur dernier salaire et la direction de l’établissement n’est pas en mesure de garantir la suite des versements en retard. L’hôpital, qui est en cessation de paiements, peine à trouver des sources privées de financement, et le gouvernement israélien hésite toujours à injecter des fonds. Les médecins viennent de se mettre en grève (ils ne traiteront que les cas d’urgence) et les autres personnels soignants ont fait appel à la Justice.

100.000 SALARIÉS EN CONFLIT
Malgré un taux de chômage relativement bas en Israël, on observe depuis quelques mois une recrudescence des conflits sociaux. Les salariés israéliens sont de plus en plus inquiets pour l’avenir de leur emploi ; les bas salaires se multiplient, les conditions d’emploi se détériorent et les menaces de licenciements se précisent. Ces conflits en cours concernent aussi bien le secteur public que les entreprises privées ; les revendications prennent différentes formes : grève perlée, grève générale, interruption momentanée du travail, fermeture au public, etc.
Voici une liste non exhaustive des employeurs qui sont en conflit avec leurs salariés :

SECTEUR PUBLIC : la sécurité sociale, le service du Tabo ( le registre officiel des biens immobiliers), le ministère des transports, le ministère des Affaires étrangères, l’Administration des domaines d’Israël, le ministère du logement, la Radio nationale (Kol Israël), etc.

SOCIÉTÉS PUBLIQUES : La Poste, les ports, la compagnie nationale d’Electricité, etc.

ENTREPRISES PRIVÉES : les banques Discount et Beinleoumi, l’assurance Migdal, Israel Chimicals, la société des transports en commun Dan, etc.

Jacques Bendelac (Jérusalem)

Source Israel Valley