J.A : Partisan de l’union commerciale et industrielle Franco-Israélienne, pouvez-vous nous dresser un tableau de leurs relations, leurs particularités et leurs difficultés ? Quel avenir préconisez-vous pour cette union ? D.H : Avant de vous répondre, il faut que vous sachiez que l’industrie israélienne est tournée vers des partenariats américains, et ce, pour deux raisons : tout d’abord parce que les américains ont parfaitement intégré le fait (bien avant les autres Etats) qu’Israël pouvait être un laboratoire de recherche incontestable et remarquable. Ce n’est pas par philanthropie que les géants américains tels que Google et Apple ont ouvert des centres de recherche en Israël....
L’Europe découvre à peine le potentiel israélien. Elle décèle enfin ses possibilités de travailler avec Israël : de nombreuses sociétés françaises viennent s’installer en Israël comme ALCATEL LUCENT par exemple, qui a son centre de développement à Kfar Saba comptant près de 250 personnes ; tout comme France Telecom avec ORANGE. Et les exemples sont encore nombreux …
Quel avenir et pourquoi j’y crois ? Je pense sincèrement qu’il faut diversifier cette relation préexistante avec les américains pour qu’elle soit profitable au développement avec l’Europe. C’est ce que je m’atèle à faire et en voici la deuxième raison de ce partenariat avec les américains. Certes cette mission n’est pas sans difficultés : il faut expliquer aux israéliens combien la valeur technologique de la France peut être profitable à Israël, et ce qu’elle peut lui apporter. Et à contrario, expliquer aux Français ce que peut représenter Israël.
Il faut se l’avouer, de part et d’autre de la Méditerranée, les populations ne se connaissent pratiquement pas. Mais il est communément acquis que la recherche française est remarquable et il faut qu’Israël puisse l’exploiter. C’est un petit pays qui a besoin de continuer à développer ses talents et sa recherche par tous les moyens possibles.
Je parle de recherche appliquée et pas seulement de celle dans les universités. Israël arrive à développer des produits par la biologie, l’électronique, la mécanique ou encore l’informatique, mais a besoin, à partir d’un certain moment, d’investissements pour créer des lignes de fabrication et des réseaux marketing. Il faut investir dans des infrastructures et s’allier aux bonnes personnes pour le faire.
Avec tout le respect que j’ai pour Israël, il est évident qu’il n’y a pas assez d’hommes et de femmes pour développer ces réseaux, voilà pourquoi Israël doit aller vers la France, qui possède des usines et nombreuses possibilités de développement. Il faut développer un partenariat commun en vue d’un développement « 50-50 » : la production pourrait par exemple, se faire à 80% en France et 20% en Israël. Les deux pourraient convenir d’un « win-win » comme aux Etats-Unis.
Je suis optimiste ! Il y a un changement de vision et de compréhension. Je suis actif dans cette relation depuis longtemps et j’en observe l’évolution. De plus en plus de grandes entreprises françaises s’installent en Israël dans le but de dénicher de nouvelles technologies.
La balance commerciale entre la France et Israël n’est pas favorable à la France. Elle se trouve en position de 10ème pays dans la balance commerciale et voudrait avoir une position plus importante sur le marché israélien. Le Gouvernement français investi alors beaucoup d’argent pour que des sociétés françaises se délocalisent en Israël. Tel était le projet de notre ancien ambassadeur français, Christophe Biguot et je suis convaincu que le nouvel ambassadeur M. Maisonnave, poursuivra dans cette direction.
Source Israel Valley