L’Autorité palestinienne a appelé les entreprises privées étrangères à suspendre toute activité économique avec les implantations dans les Territoires et à Jérusalem-Est. Mohammed Shtayyeh, haut responsable palestinien et membre de l'équipe de négociateurs pour les pourparlers de paix avec les Israéliens, a confié jeudi au quotidien financier Financial Times que le ministre palestinien des Affaires étrangères avait commencé à envoyer des lettres il y a un mois à plus de 50 pays dans lesquels 504 entreprises font du commerce avec les implantations en leur demandant de rapatrier leurs investissements ou de geler leurs activités.
Selon ces lettres, le commerce avec les implantations est « illégal » et constitue « une violation du Droit international », à-t-il écrit.
Le groupe français Veolia, spécialisé dans les infrastructures et l’environnement et l'entreprise anglaise de sécurité G4S, qui fournit des équipements de sécurité figurent notamment sur la liste des compagnies visées par les la direction de l'Autorité palestinienne
« Nous avons écrit à tous les pays qui ont investi dans les implantations et à ceux qui accueillent des entreprises israéliennes présentes dans les implantations », a expliqué le responsable palestinien Shtayyeh.
L’Autorité palestinienne serait entrée en contact avec plusieurs gouvernements en Europe, en Amérique latine, en Afrique du Sud, au Japon et en Corée du Sud, pour leur signifier sa position. Le responsable palestinien a indiqué au Financial Times que la campagne visait également « des investisseurs arabes », sans pour autant les nommer.
Cette initiative lancée par l’Autorité palestinienne intervient alors que l’Union Européenne et Israël restent divisés sur la question des implantations. Interrogé par Reuters vendredi, le vice-ministre israélien Elkin a d’ailleurs déclaré que les relations entre l'Etat hébreu et l'Union européenne risquaient de pâtir, notamment dans les domaines des échanges commerciaux et de la recherche, de l'absence de compromis sur la question épineuse des implantations juives dans les Territoires.
Début juillet, l'Union Européenne avait annoncé une nouvelle directive appliquée à partir de janvier 2014 une directive qui interdit aux entreprises européennes d'investir ou de faire du commerce avec les sociétés actives dans les implantations et de suspendre le financement des centres de recherche dans ces zones. Cette décision devrait notamment s'appliquer aux subventions versées par l’Union européenne aux universités, entreprises ou chercheurs israéliens des localités juives des Territoires, qui totalisent plusieurs millions d'euros chaque année.
Source I24News