mardi 21 mai 2013

Jordanie - Israël : une paix qui s'effiloche



Le président du Sénat jordanien, Taher Al-Masri, accuse Israël de vouloir remplacer la mosquée Al-Aqsa par un nouveau temple juif. La Jordanie durcit sa rhétorique à l'égard d'Israël. Un porte-parole du gouvernement menace l'État juif de mesures "politiques, diplomatiques et juridiques".

L'objet du délit ? Des restrictions de sécurité adoptées par la police israélienne concernant la fréquentation du Mont du Temple pour préserver la sécurité lors des festivités de la Journée de Jérusalem la semaine dernière.
Israël avait pris les mesures habituelles, notamment l'interdiction du site à tout fidèle musulman âgé de moins de 50 ans. Mais plus inédit, la police avait convoqué et retenu pendant quelques heures le mufti de Jérusalem Mohammed Hussein pour son implication dans les troubles qui avaient néanmoins éclaté près de la mosquée Al-Aqsa le même jour.
Le porte-parole du gouvernement jordanien et ministre des Communications, Mohammed Al-Momani, a ainsi annoncé qu'en contrepartie, l'ambassadeur israélien Daniel Nevo, après avoir été convoqué il y a quelques jours par le ministre jordanien des Affaires étrangères, était reparti pour Israël muni d'une lettre rédigée en des termes les plus vifs à l'intention du gouvernement israélien.
Depuis, il n'est pas retourné à son poste, assure le quotidien jordanien indépendant Al-Arab Al Yawm. Par ailleurs, le 8 mai dernier, la chambre basse du parlement jordanien a voté à l'unanimité le bannissement de l'ambassadeur d'Israël, vote tout à fait symbolique mais qui est lourd de signification.
Tout en reconnaissant une aggravation palpable dans les relations diplomatiques avec la Jordanie, une source diplomatique israélienne nie que l'ambassadeur Nevo ait reçu un blâme de la part du gouvernement jordanien et précise que si Nevo est rentré en Israël, c'est uniquement en raison du décès de son père.
Pourtant, les signes d'une désaffection des relations de "paix" entre Israël et Jordanie s'accumulent. Le mois dernier, 110 membres du parlement jordanien ont signé une pétition appelant à la libération d'Ahmad Daqamseh, un soldat jordanien qui a tué sept écolières israéliennes en 1997 alors qu'elles visitaient avec leur classe la zone frontalière de Naharayim, "l'île de la Paix".
Un député jordanien, Mohammed Asha Dawaimeh, a été exclu de son parti pour avoir assisté à des célébrations à la résidence du président Shimon Peres lors de Yom Haatsmaouth.
Enfin, le président du Sénat jordanien, Taher Al-Masry, s'est plaint dans les colonnes du quotidien jordanien indépendant, Al-Ghad, jeudi, que la réponse arabe et islamique à l'"agression préméditée d'Israël" contre le Mont du Temple était insuffisante pour repousser "les objectifs bien connus de cette agression Israélienne et des institutions religieuses juives, détruire la mosquée Al-Aqsa et re construire à sa place le Temple".
Pour Taher Al-Masry, Israël tente de porter atteinte à un récent accord signé entre la Jordanie et l'Autorité palestinienne, octroyant à la Jordanie l'autorité sur les lieux saints chrétiens et musulmans de Jérusalem.
"Cet accord est une épine dans la chair des Israéliens, a-t-il conclu. Elle remet en cause toute leur politique de judaïsation de Jérusalem".


Source Israel Infos