dimanche 26 mai 2013

Au 1er rang à Netanya : Valérie Hoffenberg à côté de Christian Estrosi



Les francophones israéliens en ont assez. Depuis quelques jours un véritable embouteillage de mails a lieu. Impossible d’avoir une “mail-tranquilité”. Le shabbat sera bientôt là pour arrêter le flot incessant de déclarations “sionisantes”. Avec un nombre de candidats record les électeurs qui ont eu le malheur de transmettre leur adresses internet sont saturés de messages.

La presse nationale française évoque aussi cette campagne électorale sans fin. Dans l’article ci-joint, volontairement où pas, des noms de candidats (Jonathan Simon Sellem) qui seront certainement dans le “Top 5” sont “oubliés”. Circonstances atténuantes : Il devient impossible, sans sondages sérieux, de savoir qui va gagner.
De la correspondante à Jérusalem du magazine Le Point, Danièle Kriegel (Copyrigts) : "Pari réussi pour Nicolas Sarkozy ! En passant une trentaine d’heures en Terre promise, il s’est non seulement éloigné des tracas d’un printemps français glacial, mais il a pu faire, sous un soleil sans caprice, le plein d’amour, auquel se mêlaient, au gré des heures, admiration et exaltation. À Netanya d’abord, où, devant des centaines d’invités, originaires de France pour la plupart, il s’est vu remettre un doctorat honoris causa “pour son soutien à l’État d’Israël, sa contribution à la paix dans le monde et son combat contre toutes les formes d’antisémitisme”. Ovation à son arrivée dans l’amphithéâtre du collège d’enseignement supérieur de la ville. Public debout et applaudissant à tout rompre lors de la remise du diplôme honorifique. Même enthousiasme tout au long de son discours, avec des pics de plaisir à certains passages particulièrement appréciés.
Il faut dire que, laissant derrière lui les polémiques du passé, notamment certains propos tenus contre Benyamin Netanyahou ou son soutien appuyé à l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, Nicolas Sarkozy a caressé son auditoire dans le sens du poil. Avec un premier message, répété sous plusieurs formes, “Pour moi, il y a le monde avant la Shoah et le monde après la Shoah. Après la Shoah – c’est une conviction qui m’a toujours animé -, nul n’a le droit, juif ou pas juif, nul n’a le droit d’être indifférent au sort d’Israël et du peuple juif. La Shoah a fait d’Israël et du peuple juif un peuple universel… Depuis la Shoah, l’avenir d’Israël est à jamais un sujet qui concerne toute l’humanité !”
Au plan régional, même sans-faute, du moins devant ce public. Évoquant le dossier syrien, il critique l’Europe :“Les Syriens ont le droit à la liberté… C’est triste de voir l’Europe impuissante dans ce dossier.” Et puis, cerise sur le gâteau, cette petite phrase sur le Hezbollah libanais :“Il ne serait que justice que le Hezbollah soit inscrit dans la liste des organisations terroristes de l’Union européenne.” Même son plaidoyer en fin de discours pour la conclusion d’un accord de paix entre Israël et les Palestiniens n’a soulevé aucune contestation. Bonheur dans la salle et sur la tribune.
8 h 30, le lendemain matin, cette fois à Jérusalem pour un entretien avec Shimon Peres à la présidence de l’État. Photographes, cameramen, journalistes israéliens et français, tout le monde est là. Pourtant, les porte-parole de la Présidence israélienne avaient prévenu : pas de questions, seulement une photo lors du bref échange entre les deux hommes avant la seconde partie de l’entretien loin des médias. Amitié indéfectible, admiration réciproque, sourires et rires autour du “secret de jeunesse de Shimon Peres” que l’ancien président français voudrait bien connaître alors que l’intéressé estime “qu’il n’a pas encore l’âge…” Puis, dernier trait d’humour : les regrets de Shimon Peres que Carla ne soit pas là et la promesse de Nicolas Sarkozy que, la prochaine fois, il reviendrait avec son épouse et leur fille Julia :“Ce ne sera pas un Sarkozy, mais trois, que vous aurez…”
En revanche, on ne saura pratiquement rien de son entretien, un peu plus tard, avec Benyamin Netanyahou. Sinon qu’il a porté sur tous les dossiers chauds et que, selon une source – mais cela reste à vérifier -, il se serait déroulé en présence d’un troisième homme, Meyer Habib, le vice-président du Crif. Ce détail n’est peut-être pas anodin, quand on sait que Habib est aussi le candidat de l’UDI, le parti de Jean-Louis Borloo, à l’élection législative partielle de la huitième circonscription des Français de l’étranger. Ce qui en fait donc le rival – il serait au coude-à-coude – de la candidate UMP, Valérie Hoffenberg. Or si Nicolas Sarkozy s’est abstenu durant son voyage de tout soutien officiel, certains mauvais esprits n’ont pas pu s’empêcher de parler du timing de ce voyage (trois jours avant le scrutin) et des personnalités UMP assises au premier rang, lors de la cérémonie de Netanya : Valérie Hoffenberg à côté de Christian Estrosi. De là à évoquer un meeting de soutien…
D’autant plus que la veille, l’ami Benyamin Netanyahou n’avait pas hésité à se montrer au côté de Meyer Habib. En fin de séquence et tout sourire, le Premier ministre israélien s’était même fendu de quelques mots en français : “Allez voter dimanche, c’est important !” Israël voterait donc UDI.

Source Israel Valley