La résidence qui va être inaugurée ce matin à proximité du collège portera le nom d’une grande figure de la commune dont la tombe va être rénovée. Qui se souvient encore d’Alice Rosenstiehl dans la commune ? Les plus anciens habitants sans doute mais probable que ce nom ne dise rien aux plus jeunes...
Pourtant cette Alsacienne de naissance marqua l’histoire d’Ailly-sur-Somme où elle fut nommée directrice du jardin d’enfants de la crèche de l’usine Carmichaël en 1931.
Décorée du titre de Juste parmi les nations
Sous l’Occupation, en juillet 1943, ainsi que le raconte Claude Nocq dans son très documenté livre Nous étions des Carmichaël, elle part à Marseille chercher Samuel Neumann, le bébé de Jeanne Boullent, une amie résistante mariée à un poète juif autrichien, et le ramène chez elle.
Durant les deux années qui suivront, elle prendra soin du petit Sammy, le préservant de la barbarie nazie, avant de le rendre à ses parents, qui s’installent ensuite en Israël, à la Libération.
En 1996, Sammy retrouvera la trace d’Alice, découvrira l’histoire de sa petite enfance et lui fera obtenir, le 24 juin 1996, par le gouvernement israélien, le titre de Juste parmi les Nations ; distinction décernée à des personnes non juives ayant sauvé des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Alice Rosenstiehl s’éteindra le 1er janvier 1998, à l’âge de 92 ans. Elle est enterrée au cimetière local.
C’est donc une femme exemplaire qui sera honorée ce samedi matin à l’occasion de l’inauguration, à 10 h 45, de la nouvelle résidence, à proximité du collège, qui sera donc baptisée du nom d’Alice Rosenstiehl.
Cette inauguration sera suivie d’une déambulation dans le cimetière pour une autre inauguration : celle des travaux de réfection de la sépulture d’Alice Rosenstiehl à l’initiative de Roger Lefebvre, habitant de la commune et ancien ouvrier de Carmichaël.
Une association finance les travaux de réfection
Les travaux sur la tombe d’Alice Rosenstiehl seront financés par l’association Racines calcéennes, présidée par André Sehet, qui édite régulièrement des ouvrages sur l’ex-canton de Picquigny et qui a déjà fiancé la réfection de la tombe de Janet Marsahll à la Chaussée-Tirancourt.
Source Tribune Juive