mardi 25 août 2015

Cent jours de gouvernement Netanyahou : quel premier bilan économique ?



Ce 24 août marque les 100 premiers jours du gouvernement Netanyahou. Le Premier ministre israélien semble paralysé par sa coalition étroite. Où en est la coalition gouvernementale au pouvoir à Jérusalem depuis le 17 mai dernier ? ...



Après cent jours de gouvernement, le Premier ministre Benyamin Netanyahou semble pris en tenaille dans la mise en œuvre de son programme économique : d’un côté, il est coincé par des accords de coalition qui vont coûter cher au contribuable israélien (8 milliards de shekels) ; de l’autre, il dispose d’une petite majorité d’une voix à la Knesset, qui ne lui laisse aucune marge d’erreur. Ce qui explique aussi que les deux principaux dossiers de ce gouvernement (le budget et le gaz) n’ont pas encore été définitivement bouclés.


DÉCISIONS REPORTÉES


En apparence, rien n’a changé depuis trois mois pour l’économie israélienne. Et pour cause : le vote du budget de 2015 a été reporté au 19 novembre prochain. Autrement dit, le gouvernement israélien ne peut pas engager de nouvelles dépenses avant la fin 2015 ou le début 2016.
Faute de mesures de relance économique, les industriels s’impatientent et les investisseurs s’inquiètent.
La paralysie politique et parlementaire se ressent aussi sur les performances de l’économie du pays. Au second trimestre 2015, la croissance a été carrément stoppée : selon les chiffres que vient de publier l’institut de la Statistique, le PIB israélien a progressé au rythme annuel de 0,3% seulement au deuxième trimestre 2015.
Par ailleurs, la plupart des décisions économiques importantes sont suspendues : pas d’accord sur les coupes budgétaires, pas de baisse des prix du logement, pas de réformes structurelles, etc. Ce piétinement explique que le bilan économique des 100 premiers jours du quatrième gouvernement de Netanyahou reste maigre.


VIE QUOTIDIENNE PERTURBÉE


Dans leur vie quotidienne aussi, les Israéliens sont influencés par l’incertitude ambiante : ils continuent de se ruer sur le marché de l’immobilier, ce qui tire les prix à la hausse. Le niveau d’endettement des ménages commence à inquiéter la Banque d’Israël, notamment en raison du volume croissant des crédits hypothécaires.
En cette fin août, l’Israélien s’inquiète surtout pour son avenir immédiat : il s’inquiète des bouchons causés par le chantier du tramway de Tel Aviv ; il s’inquiète de la quasi-faillite de Méga, une des grandes enseignes de la distribution du pays ; il s’inquiète des effets persistants de l’Opération “Bordure protectrice” sur le tourisme; il s’inquiète des migrants clandestins qui se sont infiltrés par le Sinaï et qui déambulent désœuvrés dans le sud de Tel Aviv, etc.


LUEURS D’ESPOIR


En revanche, l’Israélien aura eu aussi quelques raisons d’optimisme durant ces 100 derniers jours: il a pu se réjouir de l’abrogation de la redevance télé, du relèvement du salaire minimum, ou encore de l’annulation de la grève générale programmée pour le 22 juillet.
L’Israélien est aussi rassuré de voir son avenir énergétique assuré pour les 15 années à venir : au plus chaud de l’été, un accord-cadre sur le développement de l’exploitation gazière a été conclu entre le gouvernement israélien et les compagnies exploitantes ; tant pis si cet accord a été obtenu in extremis et après une longue saga à rebondissements. Il reste à attendre l’approbation des députés pour le mettre en application.


Jacques Bendelac (Jérusalem)


Source Israel Valley