vendredi 28 août 2015

Conversions orthodoxes alternatives, la polémique qui fait rage en Israël



Un groupe de rabbins orthodoxes de la mouvance sioniste religieuse a lancé une nouvelle initiative pour tenter de faciliter l'intégration au sein du judaïsme des immigrants qui ne sont pas juifs selon la loi religieuse. Faciliter la conversion tout en demeurant au sein de l'orthodoxie. Tel est l'objectif d'un groupe de rabbins de la mouvance sioniste religieuse qui a décidé de créer des tribunaux indépendants du grand rabbinat pour effectuer des conversions...



Il est peu probable que l’Etat et le grand rabbinat reconnaissent l’autorité des tribunaux de conversion nouvellement créés, et la Cour suprême pourrait être appelée à trancher sur cette question, dans un avenir plus ou moins lointain.
Deux personnalités du monde religieux israélien sont à l'origine de cette initiative : le rabbin Nahoum Rabinovitch qui dirige la yeshivat Hesder de Maaleh Adoumim, et le rabbin David Stav qui préside l'association de rabbins orthodoxes modérés Tsohar.
Ils ont été rejoints par plusieurs personnalités rabbiniques, parmi lesquelles le rabbin Shlomo Riskin d'Efrat et le rabbin Yaacov Meidan, codirecteur de la yeshiva Har Etsion d'Alon Shvout.
La création de ces tribunaux rabbiniques a été annoncée le 9 août et ses membres ont déjà procédé à plusieurs conversions d'adultes et surtout d'enfants. La décision de défier ainsi le grand rabbinat et le ministère des Cultes, contrôlés par les ultra-orthodoxes, fait suite à l'annulation récente par le gouvernement d'une nouvelle loi sur les conversions adoptée l'an dernier et qui devait permettre aux rabbins des villes de procéder à des conversions orthodoxes, facilitant ainsi l'accès au judaïsme.

Condamnation des ultra-orthodoxes


Cette réforme est destinée à rendre plus aisée la conversion des immigrants originaires de l'ex-URSS qui ont des origines juives mais ne répondent pas à tous les critères religieux de judéité.
Il y a à l'heure actuelle en Israël 364 000 Israéliens d'origine juive définis comme "sans religion" sur les registres de l'état-civil. Ils sont parfaitement intégrés dans la vie civile du pays, mais le fait qu'ils ne soient pas reconnus comme Juifs provoque une multiplication des mariages mixtes, peu souhaitable dans un pays qui revendique sa judéité.
C'est pour tenter de résoudre ce problème que les rabbins Rabinovitch et Stav ont décidé de créer leurs tribunaux alternatifs. Ils ont reçu le soutien du président de l'Agence juive, Natan Sharansky, qui envisageait depuis longtemps de mettre sur pied un tribunal indépendant pour tenter de résoudre les problèmes des immigrants.
La création de ces tribunaux a été condamnée par les ultra-orthodoxes et par certains dirigeants des milieux sionistes religieux. Le rabbin Stav a souligné, de son côté, qu'il ne s'agissait pas d'une "rébellion" contre l'establishment rabbinique. « Mais nous ne laisserons pas les politiciens… être les gardiens de la tradition », a-t-il ajouté.
Dans un premier temps, l'action des nouveaux tribunaux ne permettra pas de résoudre tous les problèmes des immigrants non juifs. Mais les promoteurs de cette initiative espèrent qu'à terme, les mentalités évolueront et qu'ils pourront bénéficier de la reconnaissance officielle des autorités.


Source Actuj