mercredi 26 août 2015

Inquiétudes sur le coup de frein de la croissance israélienne



Moody's estime que le ralentissement économique est une menace pour la cohésion du gouvernement israélien. Le quatrième gouvernement Netanyahu qui fête cette semaine les 100 jours de son entrée en fonction, se serait bien passé de ce nouveau défi. Mais les pouvoirs publics ont dû se faire une raison : depuis plusieurs mois, la croissance économique israélienne n'est plus au rendez-vous...



Selon les chiffres publiés voilà quelques jours par le Bureau national des statistiques, le PIB israélien n'a progressé que de 0,3 % au deuxième trimestre 2015 en rythme annuel, après avoir augmenté de 2 % sur les trois premiers mois de l'année.
« Ce ralentissement nous place en position d'infériorité par rapport à la plupart des pays développés, a fait valoir un rapport du ministre des Finances, y compris certaines économies fragiles de l'Eurozone qui se redressent. »
Pour l'heure, ce coup de frein n'a pas modifié la position de la Banque d'Israël qui a annoncé, lundi 24 août, sa décision de maintenir son taux d'intérêt directeur à 0,1 %, « pour ramener le taux d'inflation dans l'objectif de stabilité ». Sans parvenir totalement à calmer les esprits.
C'est ainsi que l'agence de notation Moody's a estimé que cette croissance quasi nulle du PIB israélien, si elle venait à perdurer, pourrait menacer la fragile coalition issue du scrutin du 17 mars. « Le nouveau gouvernement a déjà été mis à l'épreuve pour trouver un compromis budgétaire, et il devra prouver sa capacité à maintenir sa cohésion face au net repli de la hausse du PIB », relève Moody's.
Pour l'agence, la faiblesse de la croissance israélienne qui devrait, selon elle s'établir à moins de 3 % sur l'année 2015, résulte de deux facteurs clefs : à savoir la chute de la consommation des ménages (+ 0,9 % au deuxieme trimestre contre + 7,5 % au quatrième trimestre de 2014) et le recul à deux chiffres des exportations (- 12,5 %) sous l'effet de l'appréciation du shekel et du ralentissement du commerce mondial.
Les analystes de Moody's se sont par ailleurs montrés dubitatifs face à la capacité des dirigeants israéliens de prendre des mesures concrètes pour renverser la tendance à court terme.
En début de semaine, le ministre des Finances, Moshe Kahlon, a fait part de sa volonté de prendre des mesures pour soutenir le développement industriel en Israël. Mais le scepticisme reste de mise tant que l'adoption du budget 2015-2016 par le Parlement, qui doit intervenir avant le 19 novembre, ne sera pas entérinée.


Nathalie Hamou


Source Les Echos