La décision cette semaine de l'UNESCO de maintenir la Vieille ville de Jérusalem sur la liste du patrimoine mondial en péril, a suscité de vives critiques de la part du ministère israélien des Affaires étrangères, qui a estimé que cette résolution était dictée par "un agenda musulman"...
En 1982, la Vieille ville de Jérusalem et ses remparts ont été intégrés, à la demande de la Jordanie, à la liste des sites du patrimoine mondial de l'UNESCO, qui est régulièrement mise à jour.
Cette semaine, lors de sa 39e session à Bonn, en Allemagne, le comité a adopté une résolution présentée par l'Algérie, le Liban et le Qatar, exprimant "une profonde préoccupation face à la persistance des fouilles et des travaux illégaux menés par les autorités d'occupation israéliennes et les groupes de colons extrémistes dans la Vieille ville de Jérusalem et des deux côtés de ses remparts".
La résolution accuse notamment Israël de contrarier des projets de restauration et de causer des dommages à des objets historiques sur le Mont du Temple (Esplanade des Mosquées pour les Musulmans), et déplore les projets de construction israéliens du côté du Mur occidental.
Le comité a exprimé sa profonde préoccupation quant aux projets israéliens de construire un centre d'accueil pour les touristes dans le village de Silwan de Jérusalem-Est, en face des remparts de la Vieille Ville.
La résolution de l'UNESCO déplore également l '"effet dommageable" des lumières du nouveau tramway de Jérusalem, près de la Vieille ville "qui affectent gravement l'intégrité visuelle et le caractère authentique du site", ainsi que le projet d'Israël de construire un téléphérique dans la partie Est de la ville.
Le texte dénonce également les restrictions imposées par Israël sur l'accès à la Vieille ville, même si le comité, de son côté, souligne "l'amélioration relative de l'accès à la mosquée Al-Aqsa pour les fidèles musulmans, lors des sept derniers mois".
Le ministère israélien des Affaires étrangères a condamné la résolution qui est "complètement unilatérale". Dans un communiqué, le ministère s'insurge contre le fait que la résolution se réfère à la zone du Mont du Temple uniquement comme un "lieu saint musulman" et "ignore délibérément le lien historique entre le peuple juif et leur ancienne capitale", et ne reconnaît pas les liens du christianisme à Jérusalem.
Le directeur général du ministère, Dore Gold, a déclaré que la résolution était "pleine de distorsions et "totalement déconnectée de la réalité".
Selon Gold, "Israël est celui qui défend la liberté religieuse pour toutes les grandes religions : le judaïsme, le christianisme et l'islam, allant à contre-courant de l'intolérance générale qui secoue le Moyen-Orient".
"Alors que les sites du patrimoine historique de cette région sont systématiquement détruits par les forces djihadistes, comme l'État islamique en Syrie et en Irak, l'adoption par l'UNESCO d'allégations totalement fausses sur les pratiques archéologiques israéliennes est déplacée, au mieux hypocrite", a-t-il ajouté.
Source I24News