Un ministre israélien a assuré aux représentants des Églises chrétiennes en Terre sainte qu’Israël n’avait aucune intention d’exproprier leurs biens, ont indiqué mardi 23 octobre les affaires étrangères......Détails.......
Une proposition de loi suscitant l’inquiétude des responsables chrétiens a refait son apparition à l’ordre du jour de la Knesset, alors que le premier ministre avait assuré à déjà deux reprises qu’elle serait retirée.
« Le gouvernement israélien n’a aucune intention de confisquer les terres des Églises ou de (leur) causer un tort économique quelconque. »
Voilà les propos rassurants qu’a tenus le ministre israélien de la Coopération régionale, Tzachi Hanegbi, devant les chefs des Églises orthodoxe grecque, arménienne et catholique romaine, selon un communiqué du ministère des affaires étrangères publié mardi 23 octobre.
Cette rencontre faisait suite à un courrier que ces trois responsables religieux, au nom des treize dénominations chrétiennes de Terre sainte, avaient adressé au premier ministre Benyamin Netanyahou vendredi 19 octobre : ils s’alarmaient d’une nouvelle tentative, selon eux, de s’en prendre à leurs droits de propriété, en particulier à Jérusalem.
Une proposition de loi permettant à l’État israélien de confisquer les terres vendues par les Églises à des promoteurs anonymes et privés devait en effet être examinée dimanche 21 octobre. Si la proposition de loi ne fait pas explicitement référence aux Églises, celles-ci sont détentrices de baux sur d’importantes surfaces à Jérusalem.
La discussion du texte a finalement été ajournée d’une semaine. Les responsables des Églises chrétiennes en Terre sainte avaient pour leur part exhorté le premier ministre, dans leur lettre, à « bloquer le projet de loi une bonne fois pour toutes ».
Un projet constamment
L’affaire remonte à déjà plus d’un an. Défendue par la députée centriste Rachel Azaria, cette proposition de loi avait été élaborée après l’annonce, à l’été 2017, que le Patriarcat grec-orthodoxe avait vendu à des investisseurs anonymes des terrains qu’il possédait à Jérusalem.
Depuis, Rachel Azaria justifie son texte par la volonté de protéger des milliers d’habitants de Jérusalem : selon elle, ils risquent de se retrouver à la rue si les Églises, sous la pression de la demande immobilière, cèdent leurs baux à des promoteurs.
Or les Églises chrétiennes, craignant qu’un tel projet nationalise les terres qu’elles vendent, ont vu dans la première version du texte une atteinte à leurs droits de vente et donc de propriété.
Dans une déclaration conjointe datée du 4 septembre 2017, les treize chefs des Églises de Jérusalem dénonçaient déjà un projet « politiquement motivé et qui restreindrait les droits des Églises sur leurs propres propriétés ».
Quand les responsables religieux ont appris que le projet, qu’ils croyaient enterré, devait être discuté en comité ministériel le 25 février 2018, ils ont pris l’initiative rarissime de fermer le Saint-Sépulcre, du 27 au 29 février. Face à cette virulente protestation, le gouvernement israélien avait annoncé la suspension de l’examen de cette proposition de loi.
Mais en juin 2018, les religieux ont à nouveau appris que le texte était sur le point d’être soumis au comité ministériel pour approbation future. Les responsables des Églises arménienne, grecque-orthodoxe et catholique romaine sont une nouvelle fois montés au créneau, dénonçant auprès de Benyamin Netanyahou « une attaque systématique et sans précédent contre les chrétiens de Terre sainte ».
Les chrétiens « extrêmement importants » pour Israël
C’est ce qu’a visiblement cherché à démentir le ministre israélien de la Coopération régionale Tzachi Hanegbi lors de sa rencontre avec les religieux en ce mois d’octobre.
« La communauté chrétienne est extrêmement importante pour l’État d’Israël et une priorité pour le gouvernement », a-t-il déclaré. « L’objectif du gouvernement est de protéger les droits des Églises, des investisseurs et des locataires. »
Pour lui, tous les problèmes peuvent « être réglés ensemble dans un esprit de respect et d’amitié mutuels », a également rapporté le ministère des affaires étrangères sur Twitter.
Source La Croix
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