Le trésorier de l’association Zahra, cible d’une descente de police le 2 octobre à Grande-Synthe dans le cadre de la prévention des risques terroristes, a été jugé ce mercredi en comparution immédiate pour une détention illégale d’armes à feu. Il a été condamné à dix-huit mois de prison dont un an avec sursis.......Détails........
Lors des perquisitions effectuées le 2 octobre au centre Zahra, plusieurs armes à feu ont été retrouvées, certaines détenues légalement, d’autres non.
Le 2 octobre au matin, le centre Zahra de Grande-Synthe, considéré comme un bastion de la propagande islamiste chiite, prônant le « jihad armé » selon les autorités, mais aussi la destruction d’Israël, faisait l’objet d’une vaste descente de police.
Une procédure administrative rendue possible par le code de la sécurité intérieure et motivée par des suspicions d’activités liées au terrorisme, de pratiques d’embrigadement autour de thèses religieuses radicales, d’appels à la haine.
Lors des perquisitions dans les locaux de l’association, des armes avaient été retrouvées.
Certaines détenues légalement par des membres de Zahra, d’autres non, comme l’arsenal privé appartenant à Bachir Gouasmi, trésorier du centre, se décrivant, en outre, comme l’informaticien et le responsable de la sécurité des lieux.
Dans un coffre-fort, les policiers ont saisi un fusil de calibre 16 avec deux cartouches engagées dans la chambre, puis un fusil de calibre 12, crosse et canons sciés, là encore chargé. Plus de 200 munitions étaient également stockées.
« On s’est sentis menacés par des groupuscules »
En comparution immédiate ce mercredi, Bachir Gouasmi, 47 ans, a expliqué qu’il détenait ces deux fusils depuis une vingtaine d’années.
Un legs familial. Il les conserve pour assurer sa sécurité et celle de sa famille. « Après les attentats du Bataclan, on s’est sentis menacés par des groupuscules de l’État islamique et d’Al-Quaida.
Ce sont des ennemis. On a su qu’ils étaient venus faire du repérage autour du centre Zahra avant les attentats, il y a trois ans.
Ils sont à l’origine d’un attentat à Bruxelles contre notre communauté, chiite. En cas d’attaque, je les utiliserai pour défendre ma famille. Mais c’est tout. Elles n’ont jamais servi », assène le prévenu, qui dans la vie civile est le patron d’une boulangerie industrielle employant 14 salariés.
Le procureur, lui, parle de « paranoïa » et s’inquiète à l’idée de savoir que de telles armes puissent se trouver entre les mains d’individus qui voient « des ennemis et des menaces » partout.
Et de demander un minimum d’un an de prison ferme avec un maintien en détention.
Bachir Gouasmi, jamais condamné, a écopé de dix-huit mois de prison dont un an avec sursis. Il n’est pas maintenu en détention. Il lui est interdit de détenir une arme durant quinze ans.
Le 2 octobre, concomitamment à l’opération de police, le ministère avait gelé les comptes de l’association et ordonné la fermeture de la salle de prière pour six mois.
Mais les autorités sont allées plus loin en imposant le 15 octobre la fermeture totale du centre , qui compte 300 membres, pour une durée de six mois.
Source La Voix du Nord
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