mercredi 31 octobre 2018

Apologie du terrorisme: un Tunisien écope de 3 mois et d'une interdiction définitive du territoire


Jugé il y a dix jours en comparution immédiate pour des violences conjugales, menaces de morts contre des gendarmes à Nègrepelisse, Karim A., un Tunisien de 34 ans, actuellement détenu, fait profil bas face au tribunal. Poursuivi pour provocation à la haine et apologie du terrorisme sur son profil Facebook entre 2015 et 2018, le trentenaire n’est pas seul à la barre. Son ex-compagne, Marlène, une mère de trois enfants de 34 ans, convertie à l’islam, est jugée pour les mêmes faits........Détails.........



Des propos antisémites et favorable aux attentats du 11-Septembre

Signalés aux gendarmes, par «une dénonciation de l’ex épouse du prévenu» selon l’avocate de Karim, les comptes Facebook du couple sont passés au crible. Les investigations ne sont pas vaines. 
Les enquêteurs découvrent des documents dont le contenu est ouvertement antisémite et légitimant même certaines attaques terroristes. La présidente Vanessa Maury les énumère: un dessin rappelant l’avion percutant les tours jumelles le 11 septembre 2001 avec des gros «smileys» de satisfaction, une femme décharnée avec le commentaire «Miss Auschwitz» ou encore un homme avec une kippa qui s’apprête à être égorgé avec le commentaire de Marlène: «Inchallah» (si Dieu le veut).
«Maintenant, c’est fini, j’ai bien compris que j’avais fait du mal», assure Marlène. 
«À qui?», la reprend la présidente. «À ceux qui ont souffert, précise la mère de famille notant avoir «des amis juifs sur son compte Facebook». 
Et de poursuivre: «Il y avait un concours à celui qui ferait la plus grosse (blague). Je n’ai pas réfléchi, l’humour noir, gras, j’ai baigné dedans, mon père était CRS (sic)». 
Dans un français approximatif, Karim tente aussi de minimiser la portée de photos et commentaires qu’il a publiés sur le mur de son profil. «Je n’ai pas fait attention, je regrette, je suis musulman, je suis contre le terrorisme», lâche le trentenaire revendiquant 3 000 amis Facebook.
«Arrêtez ! Vous croyez que l’on gobe votre discours, s’exclame agacée par ces propos, l’une des juges assesseurs, Anne-France Ribeyron. Une photo d’une femme avec deux bébés qui s’apprête à être éventrée : cela véhicule une pulsion de mort».
«Je suis pour la paix», répond Karim. «Cessez de nous prendre pour des idiots et assumez!», le retoque la juge lui rappelant qu’il fait un bien mauvais usage de sa liberté d’expression. 
«C’est parce que je suis pour la Palestine», renchérit maladroitement le trentenaire s’enfonçant un peu plus. «Vous déclarez faire des blagues... Lorsque vous dîtes: «Il y a une certaine communauté que je passerai au four?, poursuit la vice-procureure Véronique Benlafquih. Vous visez là une fois encore les juifs». «C’est sorti de son contexte, se défend Marlène. Ce sont les cons que je visais». «Et Fuck Israël ! Cafards de sionistes?» 
«Ce sont des blagues que tout le monde partage», ne se démonte pas la mise en cause. «Non!», tonne la magistrate.

Adepte de la taqîya?

«Que pensez-vous de la taqîya? (l’art de la dissimulation prônée par Daesh)»,  enchaîne le juge assesseur Alain Marguerit. Silence de plomb. «Vous voyez, il ne comprend pas!», s’insurgent les avocates de la défense Mes Séverine Lheureux et Imane Krimi.
Au ministère public, V.Benlafquih ne souhaite pourtant pas requérir de la prison, ni même un travail d’intérêt général. «Une lourde peine d’amende est préférable alors qu’ils vivent des aides sociales en tenant de tels propos», soutient la magistrate requérant 1 000 euros d’amende. 

 Vernissage et exposition Beni Gassenbauer

Des demandes plutôt magnanimes, pas suffisantes pour la défense qui plaide tout bonnement la relaxe. Me Krimi qui traite son client «d’abruti», «d’imbécile» rappelle qu’il n’est pas fiché S et que son compte n’est pas public.
Émouvante, Me Lheureux explique pourquoi elle défend cette femme s’attaquant à ses racines. 
«Moi, qui viens d’une famille juive séfarade où l’on est allé jusqu’à nier nos prénoms pour être plus laïque, le défi est grand et ces publications me font mal», s’ouvre Me Lheureux provoquant les larmes de sa cliente.
«Pour que les gens changent, il ne faut pas les stigmatiser», poursuit-elle passant ensuite ses points de désaccords avec le dossier. 
«On peut être juif sans être sioniste, on peut critiquer Israël et ces dirigeants actuels sans pour autant être un terroriste», lâche-t-elle avec conviction concluant en rappelant que: «Marlène a été biberonnée à la sauce FN toute sa jeunesse».  
Le tribunal, contre toute attente, condamne Marlène à trois mois sursis et Karim à trois mois ferme et l’interdiction définitive du territoire national à l’issue de sa peine.

Source La Depeche
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