Le Conseil de l'Europe observe une «montée du discours de haine et de la violence raciste» au Royaume-Uni, où le référendum du Brexit semble avoir conduit à une «exacerbation des sentiments xénophobes». La Turquie est également pointée...
Dans un rapport rendu public mardi, la commission européenne contre le racisme et l'intolérance (ECRI) - un organe du Conseil de l'Europe - pointe «la nature intolérante de nombreux discours politiques», qui «sont axés en particulier sur l'immigration».
Outre les «messages d'intolérance» véhiculés par le parti anti-immigration et europhobe Ukip, le rapport cite pour exemple des propos tenus par le premier ministre britannique David Cameron qui, interrogé sur la crise de Calais en juillet 2015, avait parlé de «nuées» de personnes traversant la Méditerranée.
Le rapport estime également que les musulmans britanniques sont également «présentés sous un jour défavorable» par certains politiques.
Incidents violents
Le discours de haine continue d'être «un grave problème dans la presse populaire» et «les propos haineux en ligne, ciblés notamment sur les musulmans, étaient en pleine expansion depuis 2013», estime la commission.
Dans ce cinquième rapport sur le Royaume-Uni, l'ECRI relève qu'«un nombre particulièrement élevé d'incidents violents à caractère raciste» se sont produits en 2013.
Sur cette question, les experts pointent en particulier «une hausse marquée des violences contre les musulmans, ainsi que des niveaux records d'incidents antisémites l'année suivante».
Le rapport de l'ECRI pointe également la Turquie. Il dénonce les discours de haine qui visent les minorités dans l'impunité et avec la participation de représentants de l'Etat jusqu'à son plus haut niveau.
Le rapport cite Erdogan
Le document souligne que les propos haineux ont atteint des sommets à l'occasion des deux campagnes électorales pour le renouvellement du Parlement, en 2015.
Le rapport cite, sans le nommer, le chef de l'Etat Recep Tayyip Erdogan, affirmant en 2014, alors qu'il était premier ministre, qu'Israël avait «surpassé Hitler dans la barbarie» et devenu président, comparant, la même année, les séparatistes kurdes du PKK et par ricochet les mouvements politiques qui les soutiennent, aux djihadistes de Daech (Etat islamique).
Source 20min.ch