Le gouvernement israélien a trouvé la parade à la penurie de logements : la Chine et le Portugal fourniront des entreprises de construction. Alors que la pénurie de logements en Israël ne se résout que très lentement, la faillite récente de plusieurs constructeurs (la dernière en date est la société Ortam-Sahar) risque de retarder davantage le rythme de construction....
Le ministère du Logement vient de trouver une solution à cet imbroglio : l’importation en Israël d’entreprises de construction étrangères.
CONCURRENCE DÉLOYALE
Ce qui semblait une idée saugrenue est désormais une réalité : les ministères du Logement et des Finances viennent publier les noms de six sociétés étrangères qui ont été choisies pour construire des logements aux Israéliens. Il s’agit de cinq sociétés chinoises et d’une société portugaise, qui ont été désignées par appel d’offres international auquel avaient répondu 50 entreprises étrangères.
Les ministères concernés indiquent que cette décision contribuera à accroître l’offre de logements en Israël et à tirer les prix de l’immobilier vers le bas. En revanche, la Confédération des Constructeurs israéliens ne l’entend pas de cette oreille : l’importation de promoteurs étrangers mettra en péril les entreprises locales en raison de la concurrence déloyale.
Pourtant, les cinq constructeurs chinois autorisés à travailler en Israël ont une grande expérience à l’international :
- Beijing Construction Engineering Group Ltd : société gouvernementale chinoise (créée en 1953), qui est présente aussi aux États-Unis et en Australie ;
- Jiangsu First construction Corporation : société gouvernementale chinoise (créée en 1949) qui a construit des buildings en Chine et à Singapour ;
- Everbright International Construction Engeeniring Corporation : société implantée à Beijing ;
- JiangSu NanTong No. 2 Construction Engineering Group Ltd : société chinoise (créée en 1985) qui a construit des logements au Canada et à Singapour ;
- China Haushi Enterprise Ltd : société chinoise (créée en 1982), spécialisée dans le logement en Chine et à Hong-Kong.
Quant à la société portugaise qui a été retenue en Israël, elle porte le nom de Mota Engil Engenharie E Construction S.A ; elle est implantée à Porto depuis 2006.
MAIN D’ŒUVRE SPÉCIALISÉE ET QUALIFIÉE
Ces sociétés se sont vues accorder un permis d’exercer en Israël pour un période de cinq ans, avec une possibilité de prolongation de trois années supplémentaires.
Chacune de ces six sociétés aura le droit de faire venir 1.000 ouvriers étrangers spécialisés dans les métiers de la construction. Ce sont donc 6.000 ouvriers étrangers qui vont renforcer la main d’œuvre israélienne et étrangère qui travaille déjà dans le secteur du bâtiment.
« Le meilleur moyen pour augmenter le stock de logements en Israël passe par le renforcement de la ligne de production, depuis la diversification des matières premières et jusqu’à l’introduction d’entreprises de construction nouvelles qui accélèreront la construction », a affirmé à la presse Moshé Cahlon, le ministre des Finances, et d’ajouter : « une main d’œuvre spécialisée et qualifiée est un facteur déterminant qui permettra de réduire les écarts avec la demande ».
Certes, ce n’est pas la première fois que des entreprises étrangères sont présentes en Israël dans le secteur de la construction.
Depuis plus de vingt ans, la Turquie, la Chine et l’Italie (pour ne citer que quelques exemples) construisent en Israël des infrastructures, des tunnels, des routes et chemins de fer.
La réduction de la durée de construction d’un logement, qui atteint en Israël deux ans et demi en moyenne, justifierait, à elle-seule, l’appel à des promoteurs étrangers.
Jacques Bendelac (Jérusalem)
Source Israel Valley