Dans notre paracha, la première du livre de Chémot, Moché et Aharon se présentent pour la première fois devant le peuple pour lui annoncer l'imminence de la Délivrance. Mais c'est Aharon qui va lui relater les paroles adressées par D.ieu à Moché devant le buisson ardent (Chémot, 4, 30). Et soudain, « le peuple eut foi » !...
Comment un peuple juif opprimé depuis 210 ans peut-il d'un seul coup retrouver sa foi et croire en la Délivrance divine ?
La réponse à cette question est édifiante.
Le livre de Béréchit, clôturé la semaine dernière, avait été le théâtre de multiples luttes fratricides : de Caïn et Abel jusqu'à Yossef et ses frères, en passant par Its'hak et Ichmaël, Yaacov et Essav : force est de constater qu'une profonde division régnait dans les fratries des familles fondatrices du peuple d'Israël qu'il n'y a pas eu beaucoup d'amour ni même de respect dans les fratries des pères fondateurs du peuple d'Israël.
Par contre, le livre de Chémot débute sur une merveilleuse expression de fraternité. Devant le buisson ardent, Moché n'accepte la mission confiée par D.ieu, qu’en apprenant la présence d’Aharon à ses côtés. Quant à Aharon, il aurait pu prétendre conduire seul cette mission divine : il est l'aîné et, contrairement à Moché, il a vécu de l'intérieur, le joug de l'oppression. Mais dans sa modestie naturelle, il cède la place à son cadet pour se contenter du rôle de porte-parole.
Ce n'est qu'en voyant ces deux frères aussi profondément unis vers un seul et même dessein, que le peuple juif comprend… et retrouve sa foi.
L'unité et la fraternité au sein de notre peuple sont donc bien les clés de la Délivrance.
L'édition en français d'Hamodia qui publie cette semaine son 150e numéro et qui existe maintenant depuis plus de trois ans n'a de raison d'être que pour véhiculer ce message d'amour de respect et d'unité que nous ont légué Moché et Aharon dès leur apparition sur la scène de l'Histoire.
Le succès d'Hamodia, déjà parfaitement enclenché ces dernières années, ne se confirmera à long terme qu'a travers sa capacité à faire prendre conscience à ses lecteurs en Israël et en France, de la centralité de ce message.
Source Chiourim