Une manifestation appelant au boycott des produits israéliens en marge d'un match de basket opposant mercredi Villeurbanne, près de Lyon, au Maccabi Rishon, a été interdite mardi par la préfecture du Rhône. Le préfet Michel Delpuech a estimé que l'appel au boycott dans le cadre du mouvement BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions) représentait "un délit constitutif de provocation à la discrimination", selon l'arrêté...
Les services de l'État qui s'appuient sur une décision de la Cour de cassation du 20 octobre 2015, ont également jugé qu'une contre-manifestation était susceptible d'être organisée à Villeurbanne, où vit la plus importante communauté juive de l'agglomération, avec un risque "d'affrontements" et de "troubles à l'ordre public".
L'Asvel reçoit le Maccabi Rishon dans le cadre du deuxième tour du groupe O de la Coupe d'Europe FIBA messieurs de basket-ball.
Cette interdiction a suscité la colère du collectif Palestine 69 à l'initiative du rassemblement.
"A l'occasion de la venue d'une équipe d'Israël nous avions l'intention d'exprimer, comme toujours pacifiquement, notre soutien au peuple palestinien", a indiqué le collectif pour qui les motivations de l'arrêté préfectoral sont "particulièrement graves pour les libertés publiques".
"Il s'agit d'interdire toute manifestation prônant le boycott d'Israël", a dénoncé le collectif.
Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Roger Cukierman, a en revanche "salué", dans un tweet, "une décision qui protège la démocratie des appels à la haine".
Manuel Valls avait condamné, le 16 décembre devant l'Assemblée nationale, "toutes les campagnes" de boycott visant les produits israéliens du fait du conflit avec les Palestiniens, en jugeant qu'elles étaient souvent le paravent d'un "antisionisme qui bascule dans l'antisémitisme". Un mois plus tard devant Les Amis du Crif, il avait estimé que les pouvoirs publics devaient "changer d'attitude" vis-à-vis de ces manifestations.
La Cour de cassation avait confirmé, le 20 octobre 2015, un jugement condamnant des militants ayant appelé au boycott des produits israéliens. En France, les actions de BDS ont fait l'objet de décisions de justice très diverses, allant de relaxes au nom de la liberté d'expression à des amendes pour "provocation à la discrimination".
Source Le Parisien