La dernière charge contre la supposée « laïcité fermée » (effectuée par les partisans du collectif Tous Unis qui ne nomme jamais la nature du « terrorisme ») vise on le sait tous ceux qui refusent l’amalgame entre une religion (donc un discours normatif et prescriptif) et une ethnie car si c’est le cas alors il est loisible de taxer de racisme toute critique quelque peu acerbe à son encontre...
Être « juif » veut dire semble-t-il « être attaché ethniquement à la terre d’Israël » et avoir été chassé, dispersé, depuis la première destruction massive de juifs effectuée par Rome lors de son occupation d’Israël (voir mon article sur ce point dans la revue Controverses ici) ; on peut être ainsi juif et non croyant ou du moins ne pas mettre ce fait en avant (ainsi le sionisme historique) même si autrefois juif se différenciait d’hébreux du fait de la Loi donnée à Moïse. Aussi est-il commun de nos jours de parler de juif religieux pour indiquer une affiliation à la religion israélite, terme qui a vieilli.
Il en est pas du tout de même avec le fait d’être « musulman » contrairement à ce que certains aimeraient laisser accroire : il n’y a pas de terre qui se nommerait « islam » et qui indiquerait de fait une attache ethnique, ce qui induirait le fait d’être en priorité attaché à la terre « islam », qui n’existe pas, sinon par la conquête politique effectuée au 7ème siècle à partir de Médine, ce qui est tout autre chose.
En fait l’on confond ici (sciemment pour certains) arabophobie et islamophobie alors que cela n’a rien à voir : être anti-arabe surtout en soi peut être en effet raciste, d’autant que nombre de personnes dites « arabes » ne sont pas musulmanes mais peuvent être chrétiennes comme les libanais et les coptes égyptiens, tandis qu’être anti-musulman, anti-islam, etc, veut dire surtout être contre son discours normatif et prescriptif, comme on peut être anti-communiste, anti-fasciste, anti-nazi, etc.
Sauf que certains cherchent, insidieusement ou pas, à laisser croire que l’on naît musulman alors qu’en réalité on le devient (ou pas). Il n’y a pas de lien ethnique ou juridique strict comme cela peut être le cas lorsque l’on nait juif au sens de descendre de personnes qui autrefois ont vécu en Israël avant sa destruction par Rome puis son invasion par les Arabes musulmans. Ou encore lorsque l’on nait Français parce qu’en France le droit du sol implique que l’on soit Français automatiquement dès que l’on naît sur sa terre et qu’on le reconnaît à ses 18 ans.
Les partisans du communautarisme et surtout les partisans de la nouvelle version de l’antisémitisme qu’est la judéophobie et l’anti-israélisme (voir les travaux de Pierre-André Taguieff sur ce point) sont bien sûr les premiers à faire l’amalgame entre religion et ethnie afin de culpabiliser toute critique envers un discours qui infériorise femmes, juifs, chrétiens, bref, tout ce qui n’est pas lui ou soumis à lui.
Ne nous laissons pas donc enfumer par des discours sur l’ouvert et le fermé alors que ce sont ces personnes qui font ce type d’amalgame qui sont les plus fermées au sens strict : capables de nuire à tous ceux qui ne penseraient pas comme elles, comme il est loisible de l’observer dans les pays dominés par l’islam réel.
Mais il est vrai que le terme de « réalité » a toujours été dénoncé par les idéologues.
Source Tribune Juive