Un haut fonctionnaire du HAMAS Ismaïl Radwan a jugé nécessaire de renvoyer le gouvernement palestinien de l’unité nationale et de former un nouveau, en mesure « d’exécuter ses devoirs envers le peuple palestinien ». M. Radwan a noté que conformément aux accords du Caire avec le FATAH, « le mandat de six mois de ce Cabinet a presque expiré »...
Des experts remarquent que le gouvernement tiendra, probablement, jusqu’à expiration de son mandat. Et que former un nouveau serait prématuré à cause, principalement, des tensions entre le FATAH et le HAMAS. Ecoutons le politologue palestinien Mohammed Assaad al-Eweywi :
« En effet, les contradictions sont déjà bien visibles. Ainsi, Mahmoud Abbas a tenu le HAMAS pour responsable des récentes explosions visant des militants du FATAH dans la bande de Gaza. Il n’avait pas en vue que le HAMAS les avait organisées. Or ce mouvement contrôle l’enclave et y répond y compris pour la sécurité. »
Par ailleurs, les autorités israéliennes concourent activement à une aggravation de la situation. Après l’attaque contre la synagogue, qui a fait cinq morts, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé l’administration nationale palestinienne et le HAMAS de se tenir derrière cette attaque. Mahmoud Abbas a pratiquement simultanément condamné l’attaque. Alors que le mouvement HAMAS contrôlant la bande de Gaza l’a en fait salué, l’appelant une réaction au récent assassinat d’un conducteur palestinien à Jérusalem-Est.
Voici un commentaire de la situation du défenseur israélien des droits de l’homme Israël Shamir :
« L’attaque perpétrée est compréhensible. La situation à Jérusalem-Est se chauffe. Des accrochages en Cisjordanie ont lieu chaque jour. Il y a quelques jours des soldats israéliens ont aveuglé une fillette et tué par balles un jeune. C’est-à-dire qu’il ne s’agit pas de ce que le gouvernement israélien se tient les bras croisés, tandis que les Palestiniens agissent sous main.
Le but de l’escalade actuelle est de provoquer les Palestiniens pour discréditer leur gouvernement de coalition et de porter un coup à l’unité si difficilement acquise. De plus, les autorités israéliennes entendent dénigrer Mahmoud Abbas, qui prépare en ce moment nombre d’initiatives à soumettre à l’ONU. »
En rasant pratiquement la bande de Gaza, Israël n’a pas toutefois atteint ses objectifs concernant le gouvernement palestinien. Cet insuccès ne l’a pas pourtant arrêté.
Et on doit reconnaître que qu’à en juger d’après ce qui se passe dans les rangs palestiniens, Tel-Aviv se montre plus efficace avec ses méthodes politiques que militaires. Les fruits de nombreux mois de travail de Mahmoud Abbas disparaissent rapidement.
Source La Voix de la Russie