À cet âge, cet enfant juif est parvenu à s’échapper d’un train le menant vers Auschwitz. À 83 ans, il continue à en témoigner ! Simon Gronowski, né d’un père polonais et d’une mère lituanienne, est venu témoigner à l’institut Saint-Henri du Bizet. Ce sont près de deux cents élèves de l’école professionnelle mais aussi des 5e et 6e primaires de Warneton, Ploegsteert et du Bizet et quelques parents qui ont assisté à ce témoignage de près de deux heures.
Charlotte Gruson, enseignante, précise: «Il y a six ans l’école organisait “ SOS mémoire.com ” qui était une exposition sur les camps d’Auschwitz et sur le vécu des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Moi avec les premières, j’ai travaillé sur le livre “ Simon, le petit évadé ”. Avec ma collègue Stéphanie Deken, nous avons voulu inviter l’auteur Simon Gronowski car ils ne sont plus nombreux à pouvoir témoigner de cette guerre.»
Laissons Marion Florin, élève de deuxième secondaire, nous parler de Simon: «Simon était un enfant juif qui a été mis dans un train pour l’emmener vers des camps de concentration. Simon portait l’étoile de David pour distinguer les Juifs des Allemands. Les trains partaient vers l’Allemagne ou la Pologne la nuit pour ne pas éveiller les soupçons et pour ne pas entendre les cris. Simon était accompagné de sa mère et de sa sœur. Sa mère lui a dit de sauter du train pour rester en vie. Par contre, sa maman et sa sœur ont été tuées dans les douches à gaz d’Auschwitz.»
Un gendarme a recueilli Simon pour le ramener ensuite à Bruxelles chez son père. Le Comité de défense des Juifs s’est occupé de lui. D’autant plus qu’en juillet 1945, il est devenu orphelin; son père étant aussi décédé.
Britney Pouille de la même classe confie: «Ce que j’ai retenu, c’est que Simon avait perdu toute sa famille. Il avait promis à ses parents de faire de grandes études. Il est devenu avocat».
Simon Gronowski continue toujours à plaider des affaires. Il est aussi musicien de jazz en autodidacte. À un journaliste du «Wall Street Journal», il a émis le souhait de jouer avec le cinéaste Woody Allen aussi clarinettiste de jazz. Grâce à cet article dans ce journal américain, son vœu va se réaliser le 8 mars 2014 à New York où il ira aussi témoigner dans cinq écoles francophones.
Charlotte Gruson conclut: «Dans son dernier livre “ Enfin libéré ” destiné aux adultes, il parle du pardon parce que lui a eu l’occasion de pardonner à son tortionnaire allemand. Le but est de sensibiliser les élèves au devoir de mémoire. Il vient pour témoigner afin que ce genre de massacre ne se produise plus jamais. Il m’a dit que si on veut apprendre l’histoire, il y a deux manières soit dans les livres, soit en rencontrant des gens qui l’ont vécu. Cela a été un chouette moment de rencontrer ce dynamique témoin.».
Au tour de Marion de conclure: «Simon Gronowski nous a dit qu’il n’était pas en colère contre Hitler et les Allemands. À la fin du témoignage, il a dit qu’il fallait retenir trois choses: pardonner, liberté et amitiés entre les hommes».
Source L'avenir