Nasrallah, cible principale des « veuves noires » sunnites ? Le Hezbollah annule son jour du souvenir dédié à Moughniyeh par crainte d’attentat terroriste. Le Hezbollah chi’ite libanais, lui-même considéré comme groupe terroriste, a été forcé d’annuler son jour le plus solennel, jeudi 13 février, l’évènement annuel en mémoire du légendaire « chef des forces spéciales de sécurité » [i ;e : opérations terroristes à l’international], Imad Mughniyeh, à cause de son incapacité à garantir la sécurité de l’évènement, face à d’éventuelles attaques terroristes.
Régulièrement, au cours des six années passées, depuis l’élimination de Moughniyeh à Damas, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a fait l’éloge de ces évènements annuels, pour leur forte affluence de masse, renforçant la popularité du mouvement.
Aucune raison officielle n’a été présentée pour l’annulation de ce rassemblement, cette année. Les sources contre-terroristes de Debkafile rappèlent que le Hezbollah et ses adeptes chi’ites au Liban, vivent dans la peur d’attentats terroristes-suicide dévastateurs, de la part d’Al Qaïda et d’autres extrémistes sunnites. Depuis juillet dernier, 10 attentats se sont déroulés, qui ont fait de nombreuses victimes, à Beyrouth et dans d’autres parties du Liban, à cause de la participation du Hezbollah dans la guerre civile syrienne. Au cours d’une seule et unique attaque, l’an dernier, l’attentat à la bombe contre l’Ambassade iranienne, 25 personnes avaient été tuées.
Son expédition syrienne a laissé le Hezbollah à court de personnel pour assurer sa propre protection. Cette situation est devenue plus aiguë, depuis qu’un tuyau des renseignements est parvenu, dévoilant que les terroristes traquaient désormais Nasrallah et d’autres hauts-représentants pour les abattre. Cela a nécessité un redoublement des mesures de sécurité autour de leurs personnes.
Un centre de commandement anti-terroriste spécial a commencé à opérer autour de l’ambassade iranienne à Beyrouth. On compte deux de ses membres, Mustafa Badr al-Din, commandant des forces du Hezbollah et principal inculpé pour l’assassinat de Rafic Hariri, et Wafiq Safa, chef de l’appareil sécuritaire du Hezbollah.
Ce centre de contrôle a été mis en place par une délégation de haut-rang des renseignements iraniens, arrivée à Beyrouth pour réduire les menaces terroristes contre leur supplétif libanais. Elle était composée d’agents opérationnels des Brigades Al Qods du CGRI et de hauts responsables du Ministère iranien des Renseignements et de la Sécurité (MOIS).
Cette décision d’annuler le rassemblement en mémoire de Mughniyeh a été prise par ce nouveau centre contre-terroriste, à l’ambassade iranienne, pour 4 raisons :
1. Les agents secrets iraniens en Syrie ont découvert que des éléments d’Al Qaïda projetaient de frapper ce rassemblement pour provoquer des pertes massives.
2. Cette information s’est confirmée, mercredi 12 février, par la capture de trois femmes dans la plaine de la Beqaa, en route pour mener des attentats-suicide lors de l’évènement de Beyrouth. Soumises à interrogatoire, ces prisonnières ont révélé que plusieurs autres femmes prêtes à commettre des attentats-suicide, se dirigeaient contre des cibles chi’ites à travers tout le Liban.
3. Le Hezbollah se trouve au beau milieu d’une campagne visant à mobiliser des volontaires chi’ites supplémentaires en direction de plusieurs fronts de guerre syriens (comme on l’a rapporté le 10 février). Une nouvelle vague de terrorisme anti-chi’ite au Liban, parviendrait rapidement à faire dérailler ces efforts, particulièrement, après le constat que des centaines de combattants du Hezbollah sont déjà tombés au combat en Syrie. L’organisation tente de toutes ses forces de dissimuler les statistiques exactes, mais est incapable de cacher toutes les cérémonies funéraires.
4. Ses patrons iraniens comprennent que, tant que leur mécanisme de défense anti-terroriste ne fonctionne pas efficacement et ne parvient pas à contenir ces attentats, les ressources en main d’œuvre du Hezbollah ne peuvent pas s’étirer indéfiniment, à la fois, pour fournir de bonnes conditions de sécurité à l’intérieur et pour augmenter son investissement en forces fraîches de combat dans la guerre syrienne.
Source JerusalemPlus