L’Espagne revoit son histoire et cherche à réparer ses erreurs passées : le gouvernement de Madrid compte offrir, par une lettre de naturalisation, la nationalité espagnole aux descendants des Juifs expulsés en 1492. Plus de cinq siècles se sont écoulés depuis que l’Espagne, sous le règne du roi Ferdinand d’Aragon et de la reine Isabelle de Castille, a forcé les Juifs à se convertir au catholicisme ou à quitter le pays. C’était la sinistre époque de l’Inquisition.
La loi, adoptée ce vendredi par le parlement, doit encore obtenir l’aval du parlement. Si elle est finalement appliquée, elle pourrait concerner près de 3 millions et demi d’Israéliens, sans parler des Juifs de diaspora. Il s’agit d’une mesure sans précédent, surtout dans un pays qui, a priori, n’accepte pas la double nationalité.
Il reste qu’il sera difficile, après tant d’années, de retrouver ces Juifs originaires d’Espagne. Ceux qui portent un nom à consonance espagnole parviendront peut-être plus facilement à prouver leur filiation. L’Etat espagnol aurait déjà publié une liste de 5 220 noms de famille susceptibles d’appartenir à des descendants de Juifs expulsés du pays sous l’Inquisition.
On peut s’interroger sur les motivations du gouvernement espagnol, soudain désireux de reconnaître ses fautes passées. Le projet avait été présenté, il y a plus d’un an, par le ministre de la Justice, Alberto Ruiz Gallardon, au centre Sefarad Israel. Pour le ministre, il s’agit pour l’Espagne de s’acquitter d’une dette envers les Juifs chassés du pays qui avaient continué, en exil, à diffuser les richesses de la culture espagnole.
On sait qu’il existe, au sein de la population espagnole, des descendants de marranes. Ils ne s’étaient jamais manifestés mais récemment, certains d’entre eux ont commencé à révéler leurs origines, en indiquant que leur famille avait toujours observé des préceptes juifs, tels que l’allumage des bougies, dans une cave, tous les vendredis soirs.
Source Chiourim