lundi 30 décembre 2013

Le lexique choisi par les médias empoisonne la perception publique d'Israël


Les média occidentaux utilisent un lexique qui reflète un récit totalement falsifié et accusatoire de l'histoire de l'Etat d'Israël. Ce lexique empoisonne l'image d'Israël en Occident. Le vice-président Biden a exprimé ce mois-ci une vérité dérangeante en déclarant à un groupement juif que le peuple juif était aujourd'hui face à l'entreprise internationale de délégitimation d'Israël la plus intense dont il ait été témoin dans ses 40 années de vie publique. Les médias occidentaux participent à cette campagne de délégitimation en parsemant leurs nouvelles d'Israël de termes accusatoires qui calomnient et donnent une représentation dénaturée de l'État juif.
 


Ces termes sont utilisés de façon si répétitive que même les partisans d'Israël les utilisent couramment. Les médias écrivent jusqu'à plus soif que "les colonies juives" au-delà des "frontières de 1967" d'Israël en " Cisjordanie et à Jérusalem Est occupés" empêchent "une solution à deux États" qui ferait finalement aboutir le projet des Nations unies de 1947 de partition de la Palestine "entre les Palestiniens et les Juifs."
En commençant par la fin, on utilise une formulation erronée en parlant de partition de la Palestine entre "Palestiniens et Juifs". En 1947, ce n'est pas cela que les Nations unies désiraient faire. Encore une fois, la résolution 181 faisait référence à un "État juif" et un "État arabe," et exprimait l'espoir d'une coopération "entre les deux peuples palestiniens."
Les États-Unis et Israël définissent la solution à deux États dans le sens de deux États pour deux peuples, où Israël est l'État et la patrie juive. Mais l'Autorité palestinienne du président Abbas vient encore de répéter au Secrétaire d'État Kerry la vieille position de principe des Arabes palestiniens pour qui la reconnaissance d'Israël en tant qu'État juif est une "lignes rouges" qu'ils ne franchiront pas.
Le lien entre les Juifs et Jérusalem, y compris le "Jérusalem Est" des médias, remonte au  roi David. Dans les 3000 années qui suivirent, la ville a été la capitale de trois États autochtones, le royaume de Juda, la Judée, et Israël. Les deux temples juifs ont été successivement les pièces centrales de Jérusalem pendant un millénaire. Tous ceux qui ont exercé leur souveraineté sur Jérusalem, depuis les Romains qui ont conquis la Judée, en passant par leurs héritiers byzantins, les dynasties musulmanes d'abord arabes avant de céder leur domination aux Turcs, aux Croisés chrétiens, aux Ayyoubides kurdes, aux Turcs circassiens, aux Mamelouks, aux Turcs ottomans, étaient des envahisseurs étrangers, le plus souvent des non-Arabes. Au cours de ces deux millénaires de domination étrangère, les Juifs retournaient sans discontinuer à Jérusalem chaque fois que les envahisseurs les exilaient, jusqu'à y devenir à nouveau majoritaires au XIXe siècle, sous domination ottomane. Au cours de ces deux millénaires de domination étrangère, personne n'a jamais qualifié de "colons" les Juifs de Jérusalem.
"La Judée et la Samarie" ne sont pas "les noms bibliques de la Cisjordanie" comme le disent les médias. Ces noms d'origine hébraïque donnés aux collines du cœur de la patrie juive restèrent en usage dans la période post-biblique. En fait, la résolution de partition des Nations unies de 1947 faisait référence aux "collines de Samarie et de Judée." Comme l'a souligné le diplomate Israélien Yoram Ettinger, l'envahisseur jordanien a rebaptisé Judée et Samarie du nom de "Cisjordanie" en 1950 pour effacer les traces de leur connexion avec les Juifs. Dans cette logique, la Jordanie est la Bande Orientale du Mandat sur la Palestine, une terre qui avait été allouée à la patrie juive par le droit international. Les territoires ne sont pas "occupés" ni "volés". Au mieux, du point de vue juridique, ils sont "disputés". De plus, les Juifs ne les ont jamais quittés.
Les "frontières de 1967" d'Israël n'étaient pas gravées dans le marbre, ni même dans la pelouse. L'accord d'armistice israélo-jordanien de 1949 stipulait que les lignes de cessez-le-feu qui avait été définies, étaient exclusivement dictées par des considérations militaires, sans préjuger aucunement des revendications territoriales d'une partie ou d'une autre. Les lignes de cessez-le-feu militaires n'ont pas la force des frontières internationales formelles. Les lignes de cessez-le-feu de 1949 qui délimitaient un Israël dangereusement étroit, ont cédé place à des lignes de cessez-le-feu, non moins sacro-saintes, quand les combats qui avaient repris en 1967 avec les mêmes protagonistes se sont achevés.
L'an dernier, le rapport de la Commission Lévy, un document israélien, concluait, comme d'autres expertises avant lui, que les lois classiques de "l'occupation" ne s'appliquaient pas à la Judée et à la Samarie. Israël a de puissants arguments historiques. En 1922 la conférence de San Remo garantissait la déclaration Balfour de 1917, confirmant avec force la légalité de sa revendication sur le cœur montagneux de son pays, dont il s'empara en 1967, suite à une guerre défensive, menée non pas contre une nation disposant d'un titre de reconnaissance internationale, mais contre l'envahisseur jordanien de 1948.
Étant donné la force historique et juridique indéniable de la revendication d'Israël sur la Judée, la Samarie et Jérusalem, il est calomnieux d'affirmer que les Juifs qui vivent sur place habitent dans des "colonies," tandis que les Arabes vivent eux, dans des "villes, des banlieues, et des villages".
Israël n'a pas été "créé et fondé," de façon artificielle, à partir de rien, à la fin des années 40, alors que le Pakistan, la Syrie et le Liban ont "conquis leur indépendance" à la même époque. La guerre de 1948 était une invasion multinationale qui refusait la partition, avec pour objectif la destruction d'Israël, et non "la guerre qui a suivi la création d'Israël" dont parlent les média. Cette guerre a provoqué l'apparition d'un grand nombre de réfugiés juifs moyen-orientaux, rarement mentionnés dans les média, qui ont été forcés de quitter de vastes terres musulmanes où ils vivaient de nombreux siècles avant Mohamed.
Israël a absorbé la majorité de ces Juifs en exil, tandis que les descendants des réfugiés arabes sont toujours confinés, dix décennies plus tard, dans des "camps de réfugiés." Israël n'a pas créé de toutes pièces un problème spécifique de "réfugiés palestiniens", et certainement pas un problème à l'échelle de "millions de réfugiés et de leurs descendants." Les media mettent sans arrêt en avant cette situation créée de toutes pièces, et encore en 2013 à l'occasion. Tous les Juifs assez vieux pour se souvenir des menaces suivies de passages à l'acte des Arabes dans les semaines atroces de mai 1967, savent qu'Israël ne voulait pas "conquérir" agressivement des terres sur les Arabes au mois de juin suivant. Les terroristes qui s'attaquent à des civils israéliens ne sont pas des "militants" comme les qualifient les média, et Netanyahou n'est pas un "extrémiste" quand Abbas serait un "modéré".
Tout ce qui précède ne fait qu'effleurer en surface le lexique anti-israélien des média occidentaux, péjoratif et biaisé. Si "vous perdez le sens de votre langue, vous perdez votre héritage et votre histoire."
 

Source FIM 13