dimanche 7 avril 2013

la réserve naturelle de la Hula



Cette région marécageuse de la vallée du Jourdain  se trouve en haute Galilée. Après la création de l’Etat d’Israël en 1948, il fut décidé d’assécher les marais existants afin de les aménager en régions agricoles. Les amoureux de la nature et les scientifiques n’étant pas satisfaits de ces mesures qui risquaient de bouleverser l’écosystème menèrent une rude bataille afin de conserver une partie de cette zone et de l’aménager en réserve naturelle.


Le fonds national juif, convaincu de la demande des écologistes accepta de céder 1075 acres pour fonder une réserve. Un peu plus tard et surtout à cause du manque d’eau, la surface fut revue à la baisse. En 1964, la première réserve naturelle d’Israël voyait le jour avec une surface d’environ 800 acres, cependant, il fut très vite évident que le fait de déclarer ce lieu « réserve naturelle » ne garantissait pas la continuité de sa faune et de sa flore. L’eau s’infiltrait par des fissures dans les digues et sortait des frontières de la réserve et souvent, en été, le sol s’asséchait. Il était aussi très difficile d’obtenir de l’eau de haute qualité à cause des engrais et pesticides utilisés sur les terres agricoles voisines. En raison de tout cela, certaines espèces disparaissaient et il était urgent d’intervenir pour y remédier.  En 1978, après 7 ans de préparation, la réserve naturelle de Hula fût enfin ouverte au public. Des digues furent construites,  un réservoir creusé pour récupérer de l’eau douce, on réaménagea les marécages et mis en fonctionnement un réseau de canaux et de barrages permettant la surveillance du niveau de l’eau et le contrôle permanent de sa qualité.  En 1994, une cinquantaine d’hectares seront réinondés et actuellement, la vallée de Hula, qui comprend la réserve naturelle et la zone réinondée, est l’un des sites de migration et d’hivernage les plus importants de la région.




C’est un endroit magnifique, tout est resté naturel et à l’état sauvage. Ici faune et flore sont à l’unisson et règnent en maître des lieux. Un sentier de terre bien balisé nous mène aux zones marécageuses, nous sommes entourés d’arbres de toutes sortes et l’on se croirait dans les bayous de Louisiane. Le jour de notre visite le ciel menace à chaque instant et reflète des couleurs mystérieuses sur toute la réserve, ce qui lui donne un charme supplémentaire si besoin était, nous attendons la pluie comme une bénédiction du ciel et serons accueillis par de grosses gouttes qui ne dureront pas.




Nous empruntons le sentier balisé qui s’étend sur un kilomètre 500. Un pont de bois surplombe la zone marécageuse et nous offre une agréable balade, il dispose de plusieurs postes de surveillance qui permettent d’observer les oiseaux qui se posent sur le lac où qui fendent le ciel en planant. Au printemps et en été, des nénuphars blancs (nymphaee alba) ainsi que des jaunes (nuphar lutea) abondent sous le pont, ces espèces ont été réintroduites dans la réserve en 1994. Il n’est pas rare d’y apercevoir des Sitelle de Neumayer (sitta neumayer)  et des crabiers chevelus (ardeola ralloides) se poser sur ces plantes aquatiques.




La végétation est dense et nous livre d’agréables odeurs.  Ici le Lilas de Perse (meli azedarach) originaire de l’inde,  côtoie le Ricin commun, (ricinus communis), arbrisseau d’origine tropicale. Le tamarix jordanis, arbre typique d’Israël gite avec le rubus sanctus, petites ronces de la famille des rosacées. Mais ce qui est le plus impressionnant lorsque nous traversons le pont ce sont les papyrus qui par bosquets entiers s’éparpillent ici et là. L’ortie à pilule (urtica pilulifera) ne pousse qu’ici dans la vallée de la Hula, c’est une plante que l’on trouve principalement en Asie mais aussi sur les pourtours méditérranéens. La salicaire (lythrum salicaria) est la reine des lieux, on la trouve tout le long de l’eau. C’est une plante que l’on trouve partout en Europe près des lacs et des étangs.




Les tortues ont de l’espace, elles sont habituées aux allées et venues de l’homme et ne semblent pas du tout effrayées. Elles aiment se dorer au soleil et sont inertes pendant des heures avant de s’élancer  langoureusement dans l’étang. Il en est de même pour les poissons chats. Ces poissons originaires d’Afrique peuplent toutes les zones marécageuses de la réserve. Après la vidange de la vallée, ils se sont multipliés à grande vitesse, ils sont maintenant les plus nombreux ici.




Au milieu du pont de bois, des petits observatoires où l’on peut s’asseoir permettent de se poser et d’admirer les oiseaux qui s’ébattent sur le lac sans les déranger. Il est important de ramener une paire de jumelles (possibilité d’en louer sur place) et de s’armer de patience. Différentes espèces d’oiseaux font leur nid sur le lac, chacun avec ses propres habitudes. Certains oiseaux ne sont pas effrayés et vaquent à leurs occupations, d’autres sont plus timides.




Pendant l’époque des migrations, plusieurs sortes de canards visitent la réserve tels que la sarcelle, le malard, plus connu sous le nom de colvert et le canard souchet qui se posent ici avant de continuer leur route vers l’Afrique. Les hérons cendrés trouvent eux aussi leur bonheur, souvent immobiles,  les pieds dans l’eau, ils attendent la venue d’un poisson dont ils se nourriront. Les Grèbes huppées (podiceps cristatus) se reposent sur les branches des arbres et sont reconnaissables à leur couleur noire qui s’illumine au soleil. Des centaines de pélicans nagent sereinement dans l’étang, on peut les apercevoir le matin très tôt et le spectacle est grandiose lorsque, à l’unisson, ils décollent tous ensemble du marais et s’élancent vers le ciel. A part les grèbes huppées, des hérons cendrés et quelques sortes de canards, nous n’avons pas aperçu beaucoup d’oiseaux migrateurs ce jour. Par ailleurs, mon zoom n’était pas assez performant pour photographier au loin.




Notre visite touche à sa fin. Un peu frustrés de ne pas avoir vu beaucoup de variétés différentes d’oiseaux, nous nous promettons de revenir dans cette réserve qui est vraiment magnifique, aménagée par l’homme et pourtant si sauvage. Au hasard du sentier nous rencontrons un troupeau de buffles d’eau qui paisse paisiblement le long du cours d’eau, ces buffles ont été introduits ici pour brouter l’herbe des près, c’est une façon naturelle et écologique de maintenir le pré propre, sans intervention de l’homme.




Quelques informations concernant les animaux de la réserve :
Espèces qui passent ou nichent ici (liste non exhausive)
Corbeau à queue courte, corbeau brun, guépier d’orient, perdreix de hey, Cratérope écaillé, Traquet à queue noire, Traquet à tête blanche, Rock Martin, Traquet deuil, Grue cendrée, Oedicrème criard, Huppe fasciée, Martinet noir, Vanneau éperonné, mésange charbonnière, Rollier d’Europe, pie-grièche masquée, Pie-grièche à tête rousse, tarier oriental, Perdrix choukar, Pigeon Bisé, Traquet oreillard, Rougequeue noir, Souimanga de Palestine, chouette effraie, Hibou des marais, Chevêche d’Athéna, caille, perdrix, mouette rieuse, Goeland argenté….

Canards et échassiers (liste non exhaustive)
Colvert, Pluvier,  Pélican blanc, grand cormoran, l’Estarlet, Ibis falcinelle, Canard Souchet, Sarcelle d’hiver, Grèbe castagneux, Foulque Marcroulé, Cigogne blanche, Cigogne noire, Grande Aigrette, héron cendré, Aigrette Garzette, Bihoreau Gris, Martins pêcheurs etc…..
Autres habitants des marécages (liste non exhaustive)
Buffle d’eau, Rainette verte, triton, tortues, grenouilles, crapaud vert, taupe, chacal, mangouste, ragondin, loutre, murin de capaccine, campagnol, murin de campagne…..




Source lemondejuif.info