François Jacob, résistant et Prix Nobel de Médecine nous a quitté hier à l’âge de 92 ans. Ces simples mots devraient déjà le placer au panthéon des héros. Il voulait comprendre la « Logique du vivant » et s’est battu pour ce qu’il pensait être la justice et la vérité durant la 2ème guerre mondiale.
Il voulait être chirurgien, mais ses blessures de guerre l’en ont empêché. Il devient donc Médecin et scientifique. Ainsi, décrypta avec ses collègues Lwoff et Monod les mystères de la génétique.
Il a été un maître qui a inspiré des générations de biologistes, dont je suis. Je me rappelle cet homme à la noble stature qui faisait le point au Collège de France sur les récentes avancées de la génétique et rendait accessibles à tous la complexité du vivant.
Personnalité éclectique, il aura excellé en tout. Outre des articles scientifiques majeurs, il aura été amateur d’art et aura écrit plusieurs ouvrages qui ont fait date.
Il a obtenu les titres les plus prestigieux et occupé les plus hautes fonctions parmi lesquelles : Compagnon de la Libération et Chancelier de l’Ordre de la Libération, ainsi que de nombreuses citations, Professeur au Collège de France, Membre de l’Académie des Sciences et de l’Académie française, un doublé rare si ce n’est unique. Et bien sûr le Prix Nobel de Médecine en 1965.
Voici un authentique héros qui n’a jamais fait preuve d’une indignation factice, à l’image de ces veaux d’or que l’on se choisit pour s’empêcher de voir les vrais enjeux et les vrais problèmes du monde. Son humilité n’était plus en phase avec notre époque où l’on braque les projecteurs sur ceux qui ne nous remettent pas en cause, ou l’on valorise les mots superficiels, à l’image de la téléréalité dont nos jeunes s’abreuvent, plutôt que sur les actes véritables.
Il y a beaucoup à apprendre de cette belle âme. Il est de ceux qui devraient reposer au Panthéon afin d’éclairer l’avenir.
Source Tribunejuive.info