Membre de l’Avishai Cohen Trio depuis 2011, ce pianiste israélien se singularise par un répertoire aux influences multiples, (classique, jazz, musiques latines, afro-cubaines…). Le 16 avril dernier, Omri Mor a gratifié la communauté juive de Marseille d’un émouvant concert en soliste, au Château de la Buzine, à l’occasion du 65ème anniversaire de l’Etat d’Israël.
Un moment fort dans le cadre du programme culturel Israël en scènes 2013. « Il est l’un des jeunes musiciens les plus doués de sa génération et porte en lui l’esprit des plus grands, Mozart, Bach. C’est un grand plaisir d’avoir travaillé avec lui », résumait en 2001 l’un de ses maîtres, le saxophoniste de jazz américain Arnie Lawrence, aujourd’hui décédé. Désormais, Omri Mor a repris le flambeau et témoigne toute son admiration pour ce père spirituel : « Arnie Lawrence, mon professeur, m’a pratiquement tout appris ce que je sais sur le jazz. Il a été le premier grand musicien à croire en moi. C’est à lui que je dois mon premier concert et tout ce que je suis aujourd’hui ».
Don et persévérance lui ont permis de gagner peu à peu ses galons de pianiste émérite. Aujourd’hui, il se sent « privilégié d’avoir été choisi parmi tant d’autres éminents artistes israéliens pour célébrer son pays en France ». Révélé par le Jazz Mix Festival de Tel-Aviv en 2010, Né en 1983, c’est à sept ans qu’il débute le piano. Dès l’âge de quatorze ans, il baigne dans une culture arabo-andalouse en suivant les cours du joueur de oud Nino Elmaghribi Biton. Pensionnaire de l’Académie de musique et de danse de Jérusalem, Omri Mor étudie la musique classique aux côtés de Benjamin Oren, Assaf Zohar, le piano jazz avec Slava Ganelin. Il est à cinq reprises successives le lauréat de la plus prestigieuse bourse d’études décernée par la fondation de musique Israël-Amérique. Une précocité classique pour le parcours que l’on sait.
Il se produit de plus en plus régulièrement parmi les jazzmen de la scène israélienne : Avishai Cohen, Omer Avital, Eli Degibri, et collabore avec les artistes internationaux : Marlon Browden, Marcus Baylor, Philip Harper, Keon Harold… les artistes des musiques du monde (le pianiste Algérien Maurice El-Medioni) et même des rockers israéliens comme Berry Sacharof et Micha Shitrit. La curiosité pour ce pianiste au talent accompli ne se limite pas à ses seuls dons d’interprète. Omri Mor est compositeur, et ses variations nous permettent de découvrir toute la richesse de sa sensibilité. A travers ses compositions, il nous invite à suivre un fil musical pour un voyage intérieur. Pour lui, « la musique permet de traduire les sentiments humains ; de chaque morceau se dégage une atmosphère singulière qui traduit sa nature même ». Il précise : « Je n’ai pas une technique particulière pour composer.
Les idées me viennent à n’importe quel moment, en marchant, en prenant ma douche, ou tout simplement, lorsque je suis au piano ». La créativité paraît si simple lorsque l’on est doué. Séduit par les qualités de virtuose d’Omri Mor, le contrebassiste Avishai Cohen, qui connaît Omri depuis ses seize ans, lui propose de rejoindre son groupe, l’Avishai Cohen Trio. En février 2010, le 21ème festival de jazz de Tel-Aviv le propulse dans une autre dimension. Dès lors, le nouveau chantre du jazz israélien exporte sa musique dans le monde entier, parcourt les festivals de jazz et se joint aussi à des événements plus atypiques, tels le Maghreb Orchestra ou L’Israeli Andalus Orchestra, au plus grand plaisir des mélomanes. Son jeune âge fait de lui un « promoteur » idéal de genres musicaux délaissés par la jeunesse actuelle. Un nouvel ambassadeur de la culture israélienne est né.
Source Jerusalemplus