Le 21 avril 1944 droit de vote des femmes en France. Née en 1840 dans une famille juive de Sarreguemines en Lorraine, Caroline Kauffmann a été une des premières militantes féministes françaises engagée dans la lutte pour le droit de vote des femmes. Avant ses années de luttes féministes, elle aurait souffert d’un mariage malheureux, d’un mari malade et d’enfants difficiles à élever.
C’est à Paris au début du siècle, que Caroline Kauffmann devient Secrétaire générale de l’association Solidarité des femmes. Elle fait partie des féministes qui dénoncent le code civil napoléonien lors de la célébration de son centenaire. Ce code est, disent-elles, « une Bastille pour les femmes… ».
Le 24 octobre 1904, les manifestantes envahissent la salle de conférence de la Sorbonne où se déroule la célébration du centenaire. Elles se rendent ensuite place Vendôme, devant le Palais Bourbon, pour brûler un exemplaire de ce code. Leur manifestation est vite réprimée, mais elle fait date dans la lutte des femmes.
A l’époque de ce combat, les femmes n’ont aucun droit politique et leurs droits civils sont pratiquement nuls. Elles ne peuvent faire partie d’un conseil de famille, ni exercer de tutelle. Mariées, elles ne peuvent disposer librement ni de leur salaire, ni de leurs biens.
Réunion de suffragettes parisiennes à l’occasion d’une campagne électorale. De gauche à droite : Caroline Kauffmann, le docteur Madeleine Pelletier, Mesdames H. Kafoff, Lendin et Chemin. 1910
Caroline Kauffmann luttera contre ces injustices. Elle luttera également pour l’amélioration de la condition des enfants et sera nommée inspectrice honoraire du travail des enfants.
En 1906, elle laisse le secrétariat général de la Solidarité des femmes à la doctoresse Madeleine Pelletier. Quelques années plus tard, Caroline Kauffmann devient rédactrice en chef de la revue Combat féministe et entretient une importante correspondance avec la fondatrice de la revue, Aria Ly.
Aux élections législatives de 1910, alors que les femmes ne sont ni électrices ni éligibles, Caroline Kauffmann et Madeleine Pelletier sont candidates S.F.I.O. (la Section française de l’Internationale ouvrière) dans le 9e arrondissement de Paris. Elles distribuent leurs tracts : « La femme doit voter, elle subit les lois et paie des impôts, nous voulons le suffrage universel et non unisexe ». Elles recueillent 4% des voix, un score honorable, mais sans valeur légale.
Au lendemain de la guerre de 1914-1918, Caroline Kauffmann rallie le Parti communiste, mais la maladie la force à l’isolement. Elle meurt en 1926 à Paris où elle est incinérée au cimetière du Père Lachaise.
Source Lemondejuif.info