jeudi 4 mars 2021

Benjamin Benmoyal réussit son pari fou de créer des vêtements avec des bandes VHS (Vidéo)


Dernier entré dans le calendrier de la Fashion Week de Paris, le jeune créateur franco-israélien a présenté une collection fabriquée à partir d'un textile unique. Tissé à base de bandes magnétiques récupérées dans les VHS et les cassettes audio, il offre des drapés et volumes innovants.........Détails........

Le vêtement est élégant, fluide par endroit, structuré par d’autres. De toute évidence, il démontre une maîtrise du drapé, des volumes et du tombé juste. 
Tant et si bien que derrière nos écrans, on a du mal à imaginer les milliers de cassettes VHS qu’il a fallu à Benjamin Benmoyal pour concevoir sa collection présentée pour la première fois à la Fashion Week de Paris. 
«Mon concept était de retrouver la naïveté que j’ai perdue pendant l’armée», explique le jeune créateur franco-israélien de 30 ans quand on lui demande d’où lui est venue l’idée de tisser des bandes magnétiques pour créer des vêtements.

De l'armée au "Roi Lion"

Avant de transformer en tissu les VHS Disney de son enfance (Le Roi Lion, Aladdin et Hercule, entre autres), Benjamin Benmoyal a servi pendant trois ans dans l’armée israélienne, en plein conflit syrien. Il était commando parachutiste. Cette première vie a été stoppée nette par une blessure. 
Dans la foulée, la seconde a embrayé entre les murs de la prestigieuse Central St Martins, à Londres, sans qu'il ait vraiment eu le temps d'y réfléchir. 
«Je n’ai pas eu de pause, trois jours seulement entre l’armée et l’école. J’avais besoin de me réfugier dans ce cocon que j’ai perdu avec la guerre.»

LVMH le remarque

Ce qui était un projet d’école est devenu un concept, l’ADN d’une marque naissante. Dans le domaine de la mode recyclée, le nom de Benjamin Benmoyal commence à revenir avec fréquence. 
Le Women’s Wear Daily l’affirme bien placé «pour être un acteur majeur» du secteur de l’upcycling. 
Le groupe LVMH lui a décerné son grand prix Scholarship et la Caserne, pépinière parisienne dédiée aux marques écoresponsables qui sera inaugurée en juin 2021, lui a offert un espace pour installer son atelier.
Mais avant d’en arriver là, il a fallu persuader les professionnels du tissage de le suivre pour industrialiser la matière première. 
Objectif pas facile, voire fou. «Au départ, je tissais à la main, personne n’acceptait de m’aider sur ce projet. Avec quelques échantillons, j’ai fini par convaincre la maison Malhia Kent qui fait les tissages de Chanel».

Brevet déposé

Ensemble ils mettent en place ce nouveau tissu et le brevettent. Benjamin Benmoyal toque aux portes des usines ayant arrêté leur production de VHS pour récupérer les stocks quand il ne les reçoit pas par caisses de la part de généreux donateurs internationaux. 
Et Malhia Kent tisse. Puis, le designer reprend la main sur la matière première pour créer ses vêtements. 
Il les a présentés lundi 1er mars, à l'ouverture de la Fashion Week de Paris dans une collection inspirée de ses origines marocaines. Il aurait aimé cette première participation différente, qu'on puisse toucher ses tissus uniques. Pandémie oblige, on l'aura fait avec les yeux.


Source Madame Figaro & France Culture
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