mercredi 24 mars 2021

La justice israélienne accepte l’extradition vers la France d’un suspect d’escroquerie de haut vol


L’aigrefin présumé, un Franco-Israélien âgé de 40 ans, est soupçonné d’avoir floué des centaines de personnes âgées en France, pour un préjudice de plus d’un million et demi d’euros.........Détails........

Il est soupçonné d'avoir escroqué depuis Israël plusieurs centaines de personnes âgées en France pour un préjudice de plus d'un million et demi d'euros. 
Le 21 mars, le tribunal de district de Jérusalem a accepté l'extradition d'Ilan Abraham Marco, qui avait été interpellé en Israël en novembre 2020 dans le cadre d'une enquête conjointe entre les policiers de la Brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA) et la police de répression des fraudes de Tel-Aviv, en collaboration avec Interpol. 
L'escroc présumé, un Franco-Israélien âgé de 40 ans, dispose désormais d'un délai de 30 jours pour faire appel.
Connu des services de police français et établi en Israël depuis plusieurs années, le suspect avait été arrêté alors qu'il était en train de jouer au volley sur une plage de Tel-Aviv, à proximité de sa résidence de luxe. 
Une information judiciaire avait été ouverte en mars 2020 à la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Paris pour notamment « escroquerie en bande organisée, menace sous condition, extorsion et violences volontaires ».

Des menaces de poursuites pour soutirer l'argent

L'aigrefin ciblait des retraités vivant en France et déjà victimes d'escroqueries aux faux placements financiers. Selon le jugement d'extradition du tribunal de district de Jérusalem que nous avons pu consulter, il est soupçonné d'avoir acheté à d'autres malfaiteurs ce listing de retraités déjà floués. « Y compris des détails privés sur les victimes et sur la fraude dont elles avaient été victimes », précise le document.
Ilan Abraham Marco et son équipe appelaient les personnes âgées par téléphone en se faisant passer pour des agents publics, notamment des services des impôts, en prétextant des irrégularités dans leurs déclarations fiscales effectuées après leurs mauvais investissements. 
« Le suspect utilisait des services PBX français et des applications dédiées, de sorte que les appels téléphoniques qu'il lançait semblaient provenir de la France », précise le jugement du tribunal.
Au téléphone, les escrocs menaçaient leurs cibles de poursuites judiciaires à moins de payer une forte amende ou taxe. Ils utilisaient l'en-tête officiel des administrations concernées. Pour forcer la main à leurs interlocuteurs, ils n'hésitaient pas à les rappeler en se faisant passer cette fois pour des gendarmes, des policiers ou des douaniers. 
L'argent de la pseudo-amende disparaissait via un entrelacs de faux comptes et de sociétés fantômes basées en France et dans autres différents pays.

Des moyens technologiques d'ordinaire dévolus à la lutte antiterroriste

« Les personnes âgées lésées ont effectué des paiements sur des dizaines de comptes bancaires différents en France et dans toute l'Union européenne, y compris l'Italie, le Portugal, l'Espagne et la Hongrie », relève le jugement. Pour pouvoir identifier et géolocaliser le quadragénaire, la police israélienne anti-fraude a déployé des moyens technologiques habituellement dévolus à la lutte antiterroriste. 
Selon le document judiciaire israélien, la police a placé l'escroc durant huit mois sur écoute, parvenant ainsi à intercepter de nombreuses conversations entre lui et ses victimes. Celles-ci ont souvent été contactées par les forces de l'ordre avant qu'elles effectuent les virements. « La police française est arrivée au domicile de chacun d'eux et, dans de nombreux cas, les victimes n'ont pas cru les policiers qui les ont approchés », relève le jugement.
Au domicile d'Ilan Abraham Marco, la police israélienne avait saisi en perquisition l'équivalent de 800 000 euros en numéraire dans plusieurs monnaies (dollars, shekels, euros, photo ci-dessus) mais aussi sept téléphones. 
L'expertise des appareils a permis de récupérer les traces des adresses e-mail de victimes ainsi qu'un document manuscrit détaillant les comptes bancaires et les noms des victimes.

Source Le Parisien
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