La saison qui vient de s’écouler est clairement à oublier pour l’équipe de Millau en Jazz, avec une quarantaine de concerts annulés et près de 160 artistes sur la touche. Présente dans les manifestations des "non-essentiels", l’organisation entend bien sortir de l’ombre avec la diffusion des premiers noms de sa programmation, pour une édition singulière, synonyme de 30e anniversaire........Détails........
Du retard dans la programmation
Elle tient en tout cas sa tête d’affiche en la personne d’Avishai Cohen, contrebassiste israélien.
"Il déborde de l’univers du jazz dans le sens où sa musique, ouverte à plein d’influences, est accessible à tous", souligne Philippe Fayret, administrateur et salarié de Millau en Jazz depuis ses balbutiements.
Deux à trois noms supplémentaires viendront éclaircir l’horizon de cette édition dans les prochaines semaines, avant que "le programme de la trentaine de concerts ne soit communiqué en intégralité".
Habituellement bouclée à la fin du mois de janvier, la programmation, au vu du contexte actuel, a "pris du retard" pour se monter.
Un temps en interrogations quant à la présence des artistes venant au-delà de l’Europe, l’organisation restait dans l’attente des consignes autorisant le public à se tenir debout ou non, élément de réponse prononcé fin février par Roselyne Bachelot, ministre de la Culture.
Une semaine à repenser
"Quel festival voulons-nous donner pour respecter les normes sanitaires et ses jauges limitées ? Il fallait tout prévoir", répond Philippe Fayret.
Programmé du 16 au 24 juillet prochain, Millau en Jazz veut comme "marqueur une présence forte en centre-ville", pour cette 30e édition.
Prisée en guise d’ouverture ou comme deuxième partie de soirée, la terrasse de la maison du Peuple sera abandonnée, tout comme le repas-concert autour des Halles.
Les jardins de Sambucy, limité en temps normal à 700 personnes pour des raisons de sécurité, passeront de trois à cinq soirées, et accueilleront deux scènes. Une aide financière à hauteur de 32 000 € a d’ailleurs été votée en ce sens lors du dernier conseil municipal.
Reste encore la question du bar et de la restauration en suspens. Quoi qu’il en soit, cela "ne remettra pas en cause l’organisation du festival", assure Philippe Fayret.
"Cela dépendra aussi de la situation des cafetiers et restaurants." "La place des Consuls ou celle du Voultre seront investies pour assurer cette présence en centre-ville, appuie Philippe Fayret. On sent que l’attente est colossale et que cela va être un moment fort. On reste confiant."
Doucement mais sûrement, c’est toute l’équipe de Millau en Jazz et sa quinzaine de bénévoles qui veulent chasser le blues de ces derniers mois.
De toutes les manifestations
Présente lors de la manifestation pour défendre la culture devant le théâtre de la maison du Peuple en décembre, l’équipe de Millau en Jazz était aussi de la partie, fin janvier, pour l’ouverture exceptionnelle du théâtre pour protester contre la fermeture des lieux culturels.
Depuis une semaine, elle soutient et participe également au collectif des "non-essentiels" et l’occupation de ce même théâtre. Une nouvelle manifestation était d’ailleurs prévue samedi après-midi.
"Nous continuons d’occuper le théâtre, mais nous avons annulé le rassemblement au vu du contexte sanitaire et des consignes, elle aurait été mal perçue si nous l’avions maintenue, développe Phillipe Fayret. Cela prouve aussi que nous sommes responsables."
Vous nous aimez, prouvez-le....