Le sort du Premier ministre israélien sortant Benjamin Netanyahu semble incertain mercredi, les résultats partiels des législatives de mardi - les quatrièmes en deux ans - ne dégageant pas de majorité claire susceptible de lui garantir un nouveau mandat........Détails........
Le décompte de 88% des suffrages suggère que Benjamin Netanyahu devrait, pour s'assurer une majorité parlementaire à la Knesset, constituer une coalition improbable alliant son parti de droite, le Likoud avec des ultra-orthodoxes, des ultranationalistes et des partis arabes.
Si cette tendance se confirme, les résultats officiels, qui pourraient ne pas être connus avant plusieurs jours, dessinent la perspective de nouvelles élections législatives.
Au cours des trois scrutins ayant précédé le vote de mardi, ni Benjamin Netanyahu, 71 ans, ni ses opposants de centre-gauche n'étaient parvenus à obtenir une majorité parlementaire à la Knesset, qui compte 120 sièges.
En l'état, les projections donnent le Likoud en première place, avec 30 sièges (contre 38 dans l'assemblée sortante).
Le parti centriste Yesh Atid est quant à lui crédité de 17 sièges.
Le dirigeant de cette formation Yari Lapid, 57 ans, avait espéré constituer une alliance d'opposants suffisamment solide pour renverser Benjamin Netanyahu, au pouvoir sans discontinuer depuis 2009 - un record.
Le Premier ministre sortant, qui avait d'abord revendiqué une "victoire massive" sur les réseaux sociaux, s'est contenté de qualifier les résultats des sondages de sortie des urnes de "grand succès" à l'occasion d'un discours lors d'un meeting du Likoud mardi soir.
Il a alors dit espérer pouvoir former "un gouvernement de droite stable".
Il incombe traditionnellement au chef du parti ayant obtenu le plus de sièges de tenter de former un gouvernement, avec des tractations en coulisses qui peuvent durer plusieurs semaines.
Benjamin Netanyahu pourrait avoir à courtiser deux partis religieux juifs déjà présents dans les deux précédentes coalitions gouvernementales, ainsi que des partis ultranationalistes, voire un parti arabe conservateur islamiste susceptible de faire son entrée au Parlement selon les projections et n'ayant pas exclu de coopérer avec le Premier ministre sortant.
Naftali Bennett, 48 ans, ministre de la Défense au sein d'un précédent gouvernement Netanyahu et chef de file du parti d'extrême droite Yamina qui disposerait de sept sièges, pourrait se retrouver dans la position du faiseur de roi.
S'il apparaît comme un allié naturel de Benjamin Netanyahu, Naftali Bennett n'a pas encore promis de se joindre à lui.
L'émergence d'une telle coalition, instable et résolument à droite, serait de nature à compliquer la relation entre Israël et la présidence Biden sur des questions telles que la relance du processus de paix avec les Palestiniens ou sur le programme nucléaire iranien.
L'hypothèse d'une alliance entre Benjamin Netanyahu et ses adversaires de centre de gauche apparaît quant à elle acrobatique.
Le Premier ministre sortant a axé sa campagne électorale autour de la réussite de la stratégie de vaccination d'Israël où près de 50% de la population a déjà reçu deux doses de vaccin.
Elle a toutefois été une nouvelle fois entachée par les accusations de corruption, de fraudes et abus de confiance que Benjamin Netanyahu réfute mais qui l'ont conduit devant la justice.
Pour Yohanan Plesner, président du cercle de réflexion Israel Democracy Institute, les urnes ont une nouvelle fois démontré la fragmentation de l'opinion publique israélienne et l'organisation d'un nouveau scrutin à un horizon proche n'est pas à exclure.
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