Israël et la Jordanie sont liés par un traité de paix depuis 1994. Mais leurs relations se sont largement détériorées, notamment pendant le mandat de Donald Trump........Détails........
La paix avec la Jordanie a souvent été qualifiée de « froide », comme celle avec l'Egypte d'ailleurs. Mais entre le roi Abdallah II et le Premier ministre, Benyamin Netanyahu, c'est même devenu glacial.
Les deux hommes ne se voient plus, ne se parlent plus et se font des coups bas alors que les relations ont longtemps été bonnes entre dirigeants de part et d'autre du Jourdain, à défaut d'un mariage heureux entre les populations. Le traité de paix, signé en 1994 entre le roi Hussein et le Premier ministre, Yitzhak Rabin, dans la foulée des accords d'Oslo, a pour Israël l'intérêt majeur d'assurer la sécurité de sa frontière orientale.
Le dernier incident entre les deux pays date du 11 mars mais déjà à l'automne 2019, le roi avait assuré que « jamais » ses relations avec le Premier ministre israélien n'avaient été « aussi mauvaises ».
A l'époque, Donald Trump préparait son fameux « deal du siècle » dépeçant la Judée Samarie et sans tenir compte de l'avis du royaume hachémite.
Il y a dix jours, la situation s'est encore envenimée.
Benyamin Netanyahu est alors attendu aux Emirats arabes unis, le nouvel « ami » d'Israël depuis la signature des accords d'Abraham en septembre 2020, début d'une relation que les responsables israéliens qualifient justement de « paix chaude ».
L'objectif du Premier ministre est de rappeler sa stature internationale à moins de deux semaines des élections. Mais la Jordanie refuse que l'avion du chef du gouvernement traverse son espace aérien. Pourquoi cette décision, alors que des vols réguliers existent entre Amman et Tel-Aviv ?
Parce que la veille, le Prince héritier Hussein devait se rendre sur l'esplanade des Mosquées, à Jérusalem, qui, en vertu du traité de 1994, reste sous autorité jordanienne.
Une visite pour célébrer la fête musulmane de Lailat al-Miraj, qui marque la montée aux cieux du prophète Mahomet depuis Jérusalem. Mais à la dernière minute, les Israéliens ont refusé cet accès.
Le chef de la diplomatie jordanienne, Ayman Safadi, a fustigé la remise en cause des conditions de la visite alors qu'Israël a invoqué le fait que le Prince Hussein était arrivé à la frontière avec une escorte sécuritaire plus importante que prévu.
En refusant le survol de son territoire,« Amman a envoyé un message abrupt et ferme pour lui faire comprendre qu'il ne tolérerait plus sa manière de se comporter à son égard », a expliqué à l'AFP, Ahmad Awad, analyste au centre d'études Phenix à Amman.
Un coup de griffe que le Roi s'est autorisé compte tenu du changement de pouvoir à Washington.
Source Les Echos
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