«C’est effectivement une menace similaire à celle faite régulièrement ces six dernières années, note l’analyste Neri Zilber. Mais Israël devrait la prendre au sérieux, vu le contexte.
Le plan Trump et les promesses d’annexion du [Premier ministre israélien] Nétanyahou mettent Abbas dans une position politique très, très délicate, et c’est sa dernière carte. Il ne faut pas prendre la coopération de l’Autorité palestinienne pour acquise.»
Pour nombre d’analystes israéliens, le premier perdant d’un délitement sécuritaire en Judée Samarie serait Abbas lui-même.
Quelques heures après la déclaration du président palestinien, la chaîne publique israélienne Kan révélait que la directrice de la CIA, Gina Haspel, avait effectué une visite secrète à Ramallah au lendemain de la présentation de la «vision pour la paix» trumpiste.
Haspel aurait rencontré Majed Faraj, le patron du renseignement palestinien, l’un des successeurs pressentis d’Abbas.
Pour Zilber, cet échange n’est pas surprenant : «Depuis la fin des relations diplomatiques entre Ramallah et Washington en 2017, le seul canal de discussion entre les deux parties est la CIA et la Sécurité préventive.»
Selon les reporters de Kan, le message des services américains pouvait se résumer à «dites à Abbas d’éviter les décisions impulsives et les Etats-Unis feront tout pour freiner l’annexion des colonies israéliennes».
Un «deal» dans le «deal du siècle» ?
Sous la pression de Washington, Nétanyahou a annulé la réunion de cabinet qui devait lancer les plans d’annexion dès dimanche.
Dans son discours, Abbas a quant à lui laissé une porte ouverte : «Nous sommes sérieux au sujet de la lutte contre le terrorisme mondial. Nous ne voulons pas que [les Arabes] se soulèvent contre l’Amérique. Nous voulons leur soutien.»
Les ministres des Affaires étrangères réunis au Caire le lui ont accordé, la Ligue arabe rejetant à l’unanimité le plan Trump.
Source Liberation
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