lundi 24 février 2020

Gal Hurvitz, un nouveau théâtre à Jaffa


Nouvelle écoute ! Gal Hurvitz est née à Tel Aviv. A 18 ans elle quitte l'armée. Elle passe un an au Théâtre du Soleil. Elle fait du théâtre avec les bédouins dans le Neguev. Puis elle fonde une école de théâtre : Etty Hillesum Youth Theater à Jaffa pour les adolescents, juifs et arabes.......Détails, émission en audio et Vidéos........
Il faut réinventer la proximité. Il faut en vouloir aux lieux qui existent déjà. Il faut les menacer sans cesse d’en créer des nouveaux s’ils ne nous laissent plus sortir ou entrer. 
On ne choisit rien du départ : une date et un lieu de naissance. Plus tard il nous faudra inventer de nouvelles adresses. On passe sa vie à répondre d’où l’on vient et à inventer le lieu où l’on va. 
Gal Hurvitz a grandi en Israël, le lieu de l’exil de ses grands-parents, juifs russes et polonais. 
Elle cite Gilles Deleuze : « le territoire n’existe pas, ce qui existe c’est le mouvement ». Sa mère lui a rappelé un jour que Gal en hébreu ça voulait dire : « vague ». 
Et donc qu’il fallait y aller, avancer, qu’il n’y avait pas de limites. Elle a fini par aller en Allemagne, par retourner en Pologne sur les traces de son histoire. Dans la ville de Lublin elle a tenté d’habiter le vide – il manque 3 millions de personne, comment on fait. 
Comment on témoigne. C’est Grotowsky qui disait : on porte son enfance sur son dos. Et avec son corps sur scène on se confesse du manque de quelque chose, ce que la vie ne nous a pas donné. 
La vie ne donne pas : toute l’histoire, les lieux sont trop vides ou trop vissés ou divisés. Gal Hurvitz invente alors un nouvel endroit. Un lieu qui en veut à ceux qui se sont fermés. Un lieu qui manque. 
C’est un théâtre dans le sud de Tel Aviv à Jaffa, il s’appelle "Etty Hillesum" du nom de cette écrivaine juive hollandaise. Il accueille les adolescents en difficultés – juifs, arabes, russes, Ethiopiens, peu importe – ils jouent Tchekhov ou Shakespeare. 
Ils n’ont plus besoin de se demander d’où ils viennent, ils savent où ils vont. C’est une adresse qui n’existait pas – et ils ont tous la même maintenant. Ici on peut se croiser, s’approcher. 
A 18 ans Gal Hurvitz avait quitté l’armée : elle dit : j’ai peur des armes et du nationalisme. 
De toute façon elle n’est pas très douée, elle oublie son arme dans les toilettes, et se fait réprimander. Elle a 18 ans elle traverse un océan, des frontières, des forêts – celle de Lublin en Pologne et le bois de Vincennes à Paris pour arriver au Théâtre du Soleil et y passer un an. 
De retour à Jaffa elle invente un lieu et de la proximité. Un point dans la ville, un lieu où on va, une adresse qui n’existait pas, avec des jeunes corps libres qui cherchent ce que la vie ne leur a pas donné, et qui empêchent désormais toute tentative de les enfermer.



   

   



Source France Culture

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