Priti Patel, 47 ans, fait partie de la jeune garde des conservateurs autour du premier ministre Boris Johnson.
Mais son ascension rapide, dès juillet 2019, à un ministère aussi important n’est pas du goût de tous.
Surtout de ceux qui ont en mémoire la raison pour laquelle elle avait été virée du gouvernement précédent, de Theresa May.
C’était le 8 novembre 2017.
Elle occupe alors le poste de secrétaire d’État au développement international, lorsqu’elle est forcée de démissionner. La raison ? Un voyage compromettant en Israël.
Membre du « Conservative Friends of Israël », association entre conservateurs britanniques et Israël, destinée à renforcer les liens culturels, économiques et commerciaux entre les deux pays, la jeune femme se trouve en vacances privées en Israël, avec son mari et son fils de neuf ans.
Or Londres apprend qu’elle en profite pour assister à une série de rencontres avec des responsables israéliens de haut niveau, dont le premier ministre Benyamin Netanyahu, sans en avoir informé préalablement le gouvernement.
Mise en cause à son retour en Grande Bretagne, il apparaît qu’elle avait omis de dire qu’il s’agissait d’octroyer un financement à l’armée israélienne, au titre d’intervention humanitaire en faveur des blessés syriens du Golan.
L’affaire fait grand bruit, elle est rapidement congédiée.
Le parcours de cette quadragénaire pressée ressemble à celui d’autres membres du gouvernement, tel l’ancien ministre des finances Sajid Javid, issus de l’immigration indienne ou pakistanaise.
Ses parents, originaires de l’État du Gujarat, à l’ouest de l’Inde, ont déménagé en Ouganda dans les années 1960.
Vingt ans plus tard, ils fuient ce pays de l’est de l’Afrique et ses persécutions contre les populations asiatiques, pour le Royaume-Uni, où ils montent une chaîne de magasins de journaux.
La jeune femme voue une véritable admiration pour Margaret Thatcher, et rejoint le parti conservateur en 1997.
Elle est députée de la circonscription de Witham, dans l’Essex, en 2010. Elle entre au gouvernement en 2015.
Depuis le 24 juillet 2019, elle est secrétaire d’État à l’intérieur, poste occupé avant elle par une autre femme, Theresa May.
Toute la presse britannique se faisait l’écho, ce week-end, des tensions au sein de son ministère.
Visiblement bien informé du « psychodrame », le Times rapporte les propos d’un membre du MI5 qui estime que « la ministre ne saisit pas les subtilités du renseignement ».
Guerre intestine entre anciens et nouveaux d’une administration qui se met en place ?
Possible, mais plus sûrement, il pourrait s’agir d’un désaccord profond entre les Brexiters, qu’elle représente, et les anti-Brexit.
Plaidant pour un système d’asile plus strict et pour un durcissement des conditions d’immigration, Priti Patel s’est fait un certain nombre d’ennemis, y compris au sein de son propre ministère.
Vous nous aimez, prouvez-le....