"Les combattants du califat ont visé l'un des gazoducs reliant les Juifs (Israël, NDLR) à l'Etat égyptien impie dimanche dans le village de Taloul, à l'est de Bir el-Abed", a indiqué le groupe EI sur l'application Telegram.
L'attentat n'a pas fait de blessés, selon des sources sécuritaires. L'organisation ultraradicale a évoqué "des dégâts matériels", une information qui n'a toutefois pas été confirmée.
Sollicitées par l'AFP lundi, les autorités égyptiennes n'ont pas fait de commentaire.
Dimanche soir, des hommes armés et masqués à bord d'un véhicule tout-terrain ont placé des explosifs à environ 80 km à l'ouest d'al-Arich, la capitale du Nord-Sinaï, provoquant une forte déflagration, d'après les mêmes sources sécuritaires.
Selon ces sources, le gazoduc visé servait à alimenter une centrale électrique d'al-Arich. La semaine dernière, le groupe EI avait affirmé, dans un message audio, vouloir lancer une "nouvelle phase" de son "jihad", en ciblant spécifiquement Israël.
Certains médias égyptiens et internationaux ont rapporté dans la nuit de dimanche à lundi que le gazoduc pourrait avoir été visé en raison d'un projet récemment inauguré de pompage de gaz naturel du champ offshore israélien Leviathan vers l'Egypte, une hypothèse que le consortium exploitant Léviathan a rejetée auprès de l'AFP.
En janvier, l'Egypte a commencé à recevoir du gaz naturel d'Israël pour le liquéfier et le réexporter vers l'Europe, dans le cadre d'un accord historique évalué à 13,3 milliards d'euros entre les deux pays.
Léviathan est l'un des deux gisements gaziers concernés par ce contrat. Il renfermerait plus de 535 milliards de mètres cubes de gaz naturel et 34,1 millions de barils de condensats.
Grâce à de récentes découvertes gazières et à sa coopération avec Israël, Le Caire souhaite s'imposer comme un hub régional dans le domaine de l'énergie.
Par le passé, l'Egypte avait déjà exporté du gaz vers Israël.
Des tronçons de gazoduc acheminant l'or bleu avaient été attaqués à de multiples reprises dans le Sinaï en 2011 et 2012.
Le pouvoir d'Abdel Fattah al-Sissi lutte depuis des années contre une insurrection dans le nord du Sinaï.
Celle-ci s'est intensifiée après l'éviction par l'armée, en 2013, du président islamiste Mohamed Morsi à la suite d'importantes manifestations.
Depuis février 2018, l'armée et la police mènent une campagne antijihadiste dans cette région du Nord-Sinaï.
Source Connaissance des energies
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