Avigdor Lieberman a été investi lundi par le Parlement israélien comme ministre de la Défense et a aussitôt assuré qu’il était favorable à la création d’un Etat palestinien au côté d’Israël. La nomination du chef du parti Israel Beiteinou, et celle de Sofa Landver -membre de la même formation- au poste de ministre de l’Intégration, a été approuvée par 55 voix contre 43 et une abstention, les 21 autres députés étant absents lors du vote...
Peu après le vote, le nouveau ministre israélien de la Défense s’est voulu rassurant en affirmant lors d’une courte allocution qu’il était favorable à l’option de "deux Etats pour deux peuples".
Il a également rendu un hommage au président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi en affirmant que ce dernier avait récemment prononcé "un discours très important qui a créé une réelle occasion". "Il est de notre devoir de la saisir et de relever le gant", a ajouté Avigdor Lieberman.
Il y a deux semaines, le président égyptien s’était dit prêt à aider à relancer le processus de paix entre Palestiniens et Israéliens, actuellement au point mort.
M. Lieberman a également souligné qu’il y avait dans "l’initiative de paix arabe quelques éléments très positifs pour permettre de mener un dialogue très sérieux avec tous nos voisins".
Il faisait allusion à l’initiative de paix présentée par la Ligue arabe en 2002, et confirmée en 2007, qui envisageait des relations normalisées avec Israël dans le cade d’une paix globale et d’un retrait israélien des Territoires palestiniens.
S’exprimant au côté de M. Lieberman, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a lui aussi estimé que "l’initiative de paix arabe comprend des éléments positif (...) Nous sommes prêts à mener des négociations avec les pays arabes en vue d’une actualisation de cette initiative qui reflète les changements intervenus dans la région depuis 2002".
Les deux dirigeants n’ont par contre à aucun moment évoqué l’actuelle initiative française de relance du processus de paix, à laquelle M. Netanyahu est hostile, alors que Paris accueille en fin de semaine une réunion internationale sur ce thème.
Les Etats-Unis, grands alliés d’Israël, se sont ouvertement interrogés "sur la direction que (le gouvernement israélien) pourrait prendre" avec l’arrivée de M. Lieberman.
L’Autorité palestinienne a dit voir dans le gouvernement en gestation "une vraie menace d’instabilité et d’extrémisme dans la région".
Selon différents commentateurs, Avigdor Lieberman pourrait toutefois se montrer pragmatique à l’épreuve du gouvernement.
"La première chose à laquelle je m’engage, c’est une politique responsable, raisonnable", avait-il dit la semaine dernière.
Et Benjamin Netanyahu affirmait lundi, avant le vote du Parlement, que le retour de celui qui fut son ministre des Affaires étrangères (2009-2012, 2013-2015) ne changerait pas les orientations gouvernementales.
"Nous allons poursuivre une politique de sécurité responsable et énergique tout en cherchant les voies de la paix", assurait le Premier ministre israélien.
Source Clic a Noo