Les cessions de start-up israéliennes ont atteint l’an passé 7,2 milliards de dollars. Microsoft est l’acquéreur le plus actif. Le secteur israélien des hautes technologies reste au beau fixe. Selon un rapport publié la semaine dernière par le bureau de Tel-Aviv de PricewaterhouseCoopers (PwC), les start-up de l’Etat hébreu se sont vendues pour un montant total de 7,2 milliards de dollars au cours de l’année écoulée, soit une hausse de 44% par rapport à 2014...
« Pour la cinquième année consécutive, la valeur des transactions a dépassé le cap des 5 milliards de dollars », pointe Rubi Suliman, directeur du département high tech de PwC Israel.
Activité soutenue
Certes, Israël n’a pas enregistré l’an passé de méga-opérations comparables à la vente du GPS Waze à Google (pour 1 milliard de dollars en 2013). Mais l’activité est restée très soutenue avec, au total, 62 cessions (contre 52 en 2014), soit un montant moyen de 116 millions de dollars par opération (contre 97 millions en 2014). Parmi les acquéreurs étrangers les plus actifs, figure le groupe Microsoft qui a totalisé pas moins de cinq rachats dans la Silicon Wadi, dont celui du spécialiste de la sécurité Adallom pour 320 millions de dollars.
Appétits des groupes chinois
Et de nouveaux acteurs d’envergure sont apparus sur ce terrain de chasse déjà prisé par Facebook, Apple, Qualcomm, IBM ou Intel. A commencer par le géant du e-commerce Amazon, qui s’est offert Annapurna Labs, pour 360 millions de dollars ou encore le fabricant de puces ARM, lequel a racheté pour 80 millions Sansa, un spécialiste de la sécurisation des objets connectés.
Autre tendance observée par PwC (dont l’étude couvre aussi les sciences de la vie et le « clean tech »), l’appétence des groupes chinois pour les technologies israéliennes, comme le montrent les investissements récents du distributeur en ligne Alibaba ou encore du moteur de recherche Baidu.
Moindre dynamisme de la valley israélienne
Sur le front boursier, en revanche, le dynamisme de la valley israélienne a été moindre. En 2015, huit jeunes pousses ont levé 3,5 milliards de dollars, alors que sur l’année précédente, dix-huit sociétés s’étaient introduites en Bourse pour une valeur de 9,8 milliards.
Mais cette contre-performance tient surtout à « l’effet Mobileye », une entreprise développant des systèmes d’assistance à la conduite des véhicules, qui avait levé 1 milliard de dollars sur le Nasdaq en août 2014, à un niveau de capitalisation boursière de 5,3 milliards.
Pour autant, certains observateurs ont émis quelques réserves face au dynamisme des fusions et acquisitions du secteur high tech. «Au risque de jouer les trouble-fête, il faut rappeler que ces start-up n’emploient qu’un nombre très limité de programmeurs ou d’entrepreneurs », déplore Elisha Yanaï, directeur de l’association de l’industrie électronique et logicielle.
Tandis que les exportations israéliennes de hautes technologies - en hausse de 11% au cours de 2015, à 23,3 milliards de dollars - « connaissent depuis deux décennies une croissance ralentie ».
Source Les Echos